Dans son plan stratégique 2021-2025, le port souhaite doubler la part de post-acheminement pour passer de 10 à 20 %. 10 M€ vont être investis par la Région Occitanie et l’EPR Port Sud de France dans l’aménagement d’une nouvelle plateforme ferroviaire, attendue pour fin 2020. La consultation de l’opérateur privé est en cours.
En 2019, le port de commerce de Sète a enregistré une 6e année de croissance consécutive, avec 4,3 Mt en 2019, à comparer aux 3,4 millions engrangés en 2013. Le port héraultais vise désormais les 5,5 Mt à l’horizon 2025. L’an dernier, la croissance a été portée par le vrac solide, les remorques avec l’arrivée de DFDS – trois escales par semaine, 80 000 remorques par an – et le bétail. « Nous enregistrons 120 000 têtes à l’export, soit le double de 2018 », détaille Olivier Carmès, directeur général de l’EPR Port Sud de France.
Alors que le trafic de vracs liquides est stable, le port de Sète a essuyé quelques déconvenues, comme la baisse du nombre de voitures importées (96 000 versus 126 000 en 2018) en raison de la perte du marché avec Hyundai, qui a rejoint Marseille. La fermeture de l’atelier de granulation de Timac, qui se concentre sur le négoce à Sète, a coûté quelques 50 000 t au port occitan. Des inquiétudes persistent par ailleurs pour le site de Saipol, à la recherche d’un repreneur à Sète, après que le Groupe Avril a décidé de concentrer son activité sur les productions d’huiles végétales issues de l’agriculture française.
Côté passagers, 25 000 personnes ont transité par le port de Sète en 2019. Le trafic a été stable pour les croisiéristes (115 000) et en baisse pour les ferries (130 000, au lieu de 140 000). Coup dur pour 2020 : l’annonce de la compagnie espagnole Pullmantur ne renouvellera pas sa présence à Sète, « ce qui va nous repositionner sur un trafic de 65 000 passagers, et confirme le niveau hyperconcurrentiel du secteur de la croisière ». Dessinée par l’architecte Jacques Ferrier, la nouvelle gare maritime, qui sera mise en exploitation en 2023, devra permettre « de faire de l’interporting », pour regagner des parts de marché.
10 M€ dans une plateforme ferroviaire
Dans son plan stratégique 2021-2025, Sète veut doubler la part de post-acheminement par des modes de transport à faible émission carbone, pour passer de 10 à 20 %. Pour mettre davantage de remorques et de marchandises vracs (vin, céréales, engrais, carbonate, huile…) sur les rails, 10 M€ vont être investis par la Région Occitanie et l’EPR Port Sud de France dans l’aménagement d’une nouvelle plateforme ferroviaire, attendue pour fin 2020. Un opérateur privé exploitera l’équipement, qui traitera 40 000 remorques par an, soit la moitié des remorques arrivant à Sète par voie maritime. La consultation de cet opérateur est en cours.
2020 sera marquée par la mise en service, en avril, de la nouvelle plateforme pétrolière de BP. L’industriel a investi 100 M€ dans cet équipement, alors que « le sealine précédent était en fin de vie », détaille Olivier Carmès. Les produits pétroliers pèsent 25 % du trafic portuaire. Par ailleurs, sur la zone Zifmar, 18 ha, en cours d’aménagement, accueilleront le transfert du stockage de véhicules neufs, avec une capacité de 140 000 véhicules par an.
Autres travaux à venir, la reprise du quai H pour que ce dernier puisse accueillir simultanément deux gros navires, et la finalisation de la mise au gabarit du canal du Rhône à Sète, qui ne peut à ce jour accueillir que des péniches de 1 500 tpour une longueur de 85 m.
Enfin, le port, qui a réceptionné fin décembre une troisième grue mobile sur le terminal vrac, a réalisé un chiffre d’affaires (pêche, plaisance, commerce) de 21,5 M€ en 2019, dont 80 % sont apportés par l’activité commerce, en croissance de 7 %. Lors de son assemblée plénière de février, la Région Occitanie, présidée par Carole Delga (PS), doit renouveler pour dix ans la concession d’exploitation du port à l’EPR Port Sud de France (95 salariés).
Hubert Vialatte