En 2021, le trafic conteneurisé du port de Rotterdam avait rebondi après le trou d’air dû à la crise sanitaire en 2020. Depuis, le nombre de boîtes passant par le port néerlandais ne cesse de chuter.
Au premier semestre 2023, seuls 6,68 MEVP y ont été manutentionnés en baisse de 8,2 % par rapport au premier semestre 2022 et de 12,2 % par rapport au premier semestre 2021. Rotterdam repasse en dessous des 7 MEVP du premier semestre 2020, au duquel la pandémie s'est manifestée plus brutalement.
Durant les six premiers mois de l'année, les importations de conteneurs ont diminué de près de 10 % pour s'établir à 3,45 MEVP. Une contraction plus marquée qu'à l'export (3,23 MEVP, -6,7%).
« Il y a deux raisons principales à la baisse du trafic de conteneurs, indique l’autorité portuaire : l’arrêt des volumes en provenance ou à destination de la Russie et la baisse des importations en provenance d’Asie. La fiabilité des escales de porte-conteneurs a cependant continué à s’améliorer au premier semestre. »
Le roulier en mal de demande européenne
Également en baisse au premier semestre, le trafic roulier totalise 13,3 Mt, soit 3,2 % de moins que l’an dernier, pâtissant de la faiblesse de la demande européenne en générale et de l’économie britannique en particulier.
Les marchandises diverses non conteneurisées (3,4 M) connaissent une contraction de tonnage encore plus forte : -11,5 %.
Un mouvement de conteneurisation de ces marchandises est à l’œuvre, profitant de la baisse des taux de fret pour les conteneurs.
Vracs liquides à flot
Le repli des vracs liquide (104,8 Mt), est marginale. (0,3 %).
Il concerne les deux principales catégories de cargaisons : les produits pétroliers (27,3 Mt, -1,9 %), et le brut (51,85 Mt -1,4 %), qui ne vient plus de Russie mais des États-Unis, de Norvège, d’Afrique de l’Ouest ou du Moyen-Orient.
Les importations de gaz naturel liquéfié, pour moitié en provenance des États-Unis, continuent de progresser : elles totalisent 5,9 Mt de janvier à juin, soit 9,8 % de plus qu’au premier semestre de l’an dernier.
Recours accru aux énergies renouvelables
Les vracs secs (34,7 Mt) se rétractent de 11,7 %. La chute de 16,5 % des importations de charbon (11,7 Mt) l'explique en partie. L’hiver peu rigoureux et surtout le recours accru aux énergies renouvelables, solaire et éolien, ont induit un moindre recours au charbon pour la production d’électricité en Allemagne et aux Pays-Bas.
Le trafic de ferraille et minerai de fer (12,98 Mt) a augmenté de 8,9 % et ce, indique le port, « en dépit d’une faible demande dans les aciéries de l’hinterland de Rotterdam ». Ce sont surtout les exportations de ferraille, avec pour destination principale la Turquie, qui se sont développées (+ 39 %).
Les vracs agricoles (5,9 Mt) augmentent de 8,5 %, en raison surtout de la croissance des importations d’oléagineuses en provenance d’Amérique du Sud.
Étienne Berrier