Le groupe néerlandais C Steinweg aurait trouvé preneurs du Rotterdam Short Sea Terminals. Un des derniers grands mouvements s’opérant dans l’intérieur du port, où les installations à conteneurs ont été malmenées par l’ouverture des terminaux plus performants de Maasvlakte-1 et Maasvlakte-2.
L’opération est bien engagée pour que les sociétés d'investissement privées Blue Ocean Capital, basée à Londres, et Crestline Investors, de Fort Worth, aux États-Unis, deviennent les actionnaires du plus grand terminal néerlandais de transport maritime à courte distance (RST), offrant des services directs en Europe occidentale et du Sud, dans la baltique et en Afrique du Nord. Les deux fonds d’investissement crééraient pour l’occasion une entreprise commune, baptisée Blue Ocean Terminals, croit savoir Alphaliner. La transaction, dont le montant n’a pas été révélée, devrait être finalisée prochainement. La vente signe aussi le chèque de sortie du conteneur pour le groupe néerlandais C. Steinweg, qui devrait ainsi se recentrer sur l'entreposage et l'exploitation de terminaux de fret polyvalents.
Victime de l’agrandissement d’échelle
Au début de l'année 2020, C Steinweg avait déjà fermé les portes de son Uniport multipurpose terminal, basé au Waalhaven, victime de l’agrandissement d’échelle qui se manifeste dans les services nord-sud qu’il traitait. En raison de son emplacement dans l’arrière-port de Rotterdam, cette installation relativement petite ne peut accueillir que des navires à faible tirant d'eau. Cela a incité l'un de ses principaux clients, CMA CGM, à délocaliser ses trois services Caraïbes/Nouvelle-Zélande à Maasvlakte, ce qui lui a enlevé un volume de 200 000 conteneurs. La perte de ces services à volumes a fini de convaincre C Steinweg de le condamner, les quelques boucles de grande ligne qui subsistaient et les services de collecte ne suffisant plus à la rentabilité.
Construits à l'origine comme des terminaux à conteneurs de grande ligne, les installations situées à l’intérieur du port ont été progressivement cantonnées à des activités de niche, feedering et trafic régional, lorsque les terminaux plus grands et performants de Maasvlakte-2 – RWG (DP World) et APMT-2 (APMT) – ont ouvert à l’avant-port, en complément des grandes installations d'ECT Delta, APMT-1 et Euromax. La fermeture d’Uniport Waahaven a ainsi marqué le dernier mouvement après celle de l'ECT Hanno (dont les quais avaient été intégrés à l'Uniport) et de l'ECT City (intégrés au RST).
Plan des terminaux à Rotterdam ©Alphaliner
Approfondissement des quais
Rotterdam continue, lui, à développer ses infrastructures. Le port a procedé à l’approfondissement (à 17,45 m) du quai de l’ECT Delta Terminal au Amazonehaven, à la Maasvlakte I. La Maasvlakte II va bénéficier pour sa part de l’allongement, sur près de 3 km, des quais de Rotterdam World Terminal (RWG) et d’APMT au Amaliahaven, la grande darse à conteneurs dans cette partie du port. Ils seront profonds de 22 m.
Pour une meilleure connexion à l’hinterland via le rail, la nouvelle liaison entre la Maasvlakte et la route de la Betuwe vers l’Allemagne via le tracé du Theemsweg devrait être prête cette année. L’échange des conteneurs entre les différents terminaux et dépôts à la Maasvlakte devrait être amélioré par la réalisation de la Container Exchange Route.
Adeline Descamps