Après le trou d’air des deux années précédentes, le trafic de marchandises a récupéré de l'allant en 2022. La plupart des catégories, qui avaient touché le fond, sont de retour dans le vert. La croissance des marchandises diverses, du roulier et des conteneurs est particulièrement marquée.
L’activité a nettement repris au Grand port maritime de la Martinique, mais elle reste malgré tout en recul de près de 7 % par rapport à son niveau de 2019. Elle franchit cependant à nouveau la barre des 3 Mt de marchandises manutentionnées en 2022, après le trou d’air des deux années précédentes. Les vracs, qui représentent 45 % du trafic (1,3 Mt), progressent de 110 000 t, en lien avec la nette reprise des hydrocarbures. Entre arrêt technique et panne, la raffinerie SARA du Lamentin n’avait reçu que deux tankers de brut en 2021. Suite à de nouvelles perturbations, elle en a finalement accueilli quatre en 2022, pour un total de 301 000 t, alors que sept navires étaient initialement programmés.
Cela constitue un doublement des importations de brut par rapport à l'année précédente, qui restent cependant largement en dessous des volumes habituels. Le redémarrage de SARA a aussi entraîné une baisse de 11 % des imports de produits raffinés. Les exports de produits pétroliers sont en revanche en hausse de 41 %, surtout portés par l’activité de soutage (102 000 t). Au total, le trafic d’hydrocarbures progresse de 16 % et atteint 987 000 t.
Reprise du roulier et du conteneur
Les volumes de vracs solides reculent de 8 % à 353 000 t, et notamment ceux de clinker qui chutent de 25 % à 115 000 t. À l'inverse, le trafic de biomasse augmente de 8 %. Avec 163 000 t, il prend la tête sur ce créneau des vracs solides.
Les marchandises diverses, qui avaient touché le fond à 1,49 Mt en 2020, reprennent du poil de la bête et poursuivent leur reprise entamée l'an dernier avec une nouvelle progression de 8 % en 2022 pour atteindre 1,66 Mt. Le roulier est en hausse de 10 %, avec 94 000 t pour le roro inter-îles et une stabilité à 25 000 t pour les véhicules importés. La croissance de la catégorie « diverses » s’explique surtout par la croissance de 12 % des conteneurs. Avec 192 000 EVP, il s’agit d’un record historique pour le terminal de la Pointe des Grives.
Record historique aussi pour le nombre de conteneurs vides avec 12 300 EVP, soit une hausse de 20 %. La progression des boîtes pleines est de 7 % ce qui permet de frôler, à 85 unités près, le record de 119 438 EVP précédemment enregistré en 2019. Les exportations de bananes (14 102 EVP) sont stables elles aussi avec une légère régression de 1 %.
Stockage sur l'ancien terminal
C’est pour le transbordement que l’augmentation est la plus marquée, avec une nette avancée de 23 % à 22 842 EVP. En effet, depuis la reprise post-confinements, les armateurs, qui manquaient de capacité à bord des navires, ont privilégié les conteneurs pleins, laissant les vides à quai. À Fort-de-France, l’encombrement du terminal était tel, fin 2021, que les conteneurs vides en surplus ont dû être temporairement stockés sur l’ancien terminal de l’hydrobase, pourtant reconverti depuis vingt ans dans les trafics vracs et rouliers.
Après deux ans et demi d’arrêt, l’activité croisière pavoise à nouveau depuis septembre dernier. Fin décembre, le port de Martinique a enregistré 53 escales et estime ce début de saison « encourageant », tablant sur 358 000 croisiéristes sur l’ensemble de la saison. Le transport de passagers inter-îles a concerné 104 463 passagers en 2022, contre 166 161 en 2019, mais seulement 29 965 en 2021.
Étienne Berrier