Quatre régions littorales françaises poussent pour une PPE plus ambitieuse

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Cette année, la filière de l'éolien flottant, qui d'ordinaire se retrouve à Marseille, avait rendez-vous à Montpellier pour son congrès annuel FOWT qui se tient jusqu'au 26 avril. Dans un contexte d'inquiétudes. Les professionnels, tout comme les régions qui portent actuellement des investissements, attendent du gouvernement qu'il révise son projet de programmation pluriannuelle de l’énergie, dont les objectifs en matière d'éolien flottant sont jugés bien insuffisants.

Occitanie, Bretagne, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Pays de la Loire, les quatre régions littorales françaises font cause commune pour donner un coup de pouce à la filière de l’éolien flottant. Elles l'ont affirmé alors que la filière a rendez-vous ces 24, 25 et 26 avril pour leur grand-messe annuelle, le FOWT (Floating Offshore Wind Turbines), qui se déroule cette année à Montpellier alors qu'elle se tient d'ordinaire et depuis sa création à Marseille. 

Alors que quatre fermes pilotes (25 MW chacune) doivent entrer en exploitation en France en 2021, développées par Eolfi en Bretagne, Engie, Quadran Energies et EDF Renouvelables en Méditerranée, en attente d'autorisations – l'enquête publique sur le projet d'Engie est imminente et celle d'Eolmed est prévue dans les deux mois – les présidents des régions concernées invitent le gouvernement à revoir le projet de la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie, feuille de route énergétique de la France pour les prochaines années), récemment présenté. La version finale doit être présentée prochainement et le décret est attendu cet automne, après le vote de la loi sur la transition énergétique. Pour rappel, le gouvernement prévoit une puissance installée d'environ 1 GW à horizon 2024 (deux appel d'offres de 250 MW chacun en 2021 et 2022, à un tarif autour de 120 et 110 €/MWh, puis entre 250 à 500 MW en 2024), ce que les régions jugent insuffisant.  

Beaucoup plus 

« Il faut beaucoup plus d’énergies renouvelables dans la PPE, a déclaré Carole Delga, présidente de la région Occitanie. La création d’une filière française ne sera possible que si la capacité de production garantit aux industriels un retour sur investissement. Ce virage de la production est conditionné par la masse critique, qui doit être de 6 GW à horizon 2030, et non pas de 4 GW. Quand on est sur des filières émergentes, on peut entendre qu’il y ait une aide plus conséquente sur les cinq premières années. Le tarif de rachat du solaire photovoltaïque était de 450 €/Mwh au début, aujourd'hui, il se rapproche du prix du marché. L'éolien posé connaît une baisse rapide de la trajectoire de ses tarifs. Il en sera de même pour l'éolien flottant».

Olivier Perot, président de France Énergie Éolienne (FEE, 300 entreprises adhérentes), insiste sur la technologie des turbines et des flotteurs, qui doit permettre, à terme, « des prix de production d’électricité compétitifs, autant que pour l’éolien posé », une filière plus mature. À l’instar des quatre régions, FEE veut des propositions « plus importantes » du gouvernement. Une ambition qui exige « un travail de sélection des zones propices dès 2019, pour mener à bien les travaux dans un délai rapide ».
 

Des investissements conséquents

Les régions se mobilisent aussi car elles se sont largement investies. La Région Occitanie a alloué 250 M€ dans l’extension du port de Port-la-Nouvelle, avec la création de digues et d’un quai dédié à l’assemblage et maintenance de l’éolien flottant. Ce quai pourra ensuite servir à des trafics de colis lourds, tels que des transformateurs. La Région Bretagne a consacré, de son côté, 230 M€ à Brest pour transformer 40 ha de polder et y accueillir des industriels de la filière.

Le long des allées du Corum, palais des congrès de Montpellier, les différentes technologies de flotteurs (Bouygues, Naval Energies, Ideol, SBM Offshore…), tantôt béton, tantôt acier, sont comparées par les acteurs de la filière. Quoi qu’il en soit, l’enjeu est de « réussir les fermes pilotes, ce qui passe par l’obtention rapide d’autorisations, comme c’est déjà le cas pour EDF pour le projet Provence Grand Large. J’espère que nous n’aurons pas de recours inutiles… », précise Olivier Perot. 

Quoi qu'il en soit, les régions font bloc et le manifestent. En témoigne l'annonce de l'organisation à partir de 2020, d’un seul événement international éolien flottant en France. Les régions Bretagne et Pays de Loire ne reconduiront en effet pas l’événement FWP Atlantic Forum, organisé depuis 2016, et accueilleront le FOWT, en alternance avec les régions du Sud.

H.V. 

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