En 2019, les ports italiens n’auront guère fait mieux qu’en 2018 mais tout au plus maintenu les volumes de conteneurs, selon des données partielles délivrées par la Confédération générale italienne du transport et de la logistique. Des situations diverses selon les sites portuaires.
Malgré un contexte économique plutôt morose, les ports italiens ont maintenu en 2019 les volumes de conteneurs enregistrés l’année auparavant. Ou du moins pour les ports italiens qui avaient publié leurs statistiques. Selon les données fournies par la Confédération générale italienne du transport et de la logistique (Confetra), les ports italiens ont traité 10,5 MEVP.
Alors que Gênes et Savone ont terminé l’année avec une hausse de 2 % par rapport à l’année précédente pour un volume de 2,7 MEVP, l’autorité portuaire prévoit en revanche une contraction de 2 à 4 % du trafic de marchandises en 2020. « Nous payons toujours le prix de l’effondrement du pont Morandi en août 2018 qui a pénalisé nos activités en perturbant la circulation et tant que les infrastructures ne sont pas rétablies, nous continuerons à être affectés », explique Paolo Emilio Signorini, président de l’autorité portuaire génoise. « L’augmentation du volume de conteneurs s’explique notamment par l’ouverture du nouveau terminal de Vado Ligure même s'il est encore dans une phase de rodage. »
Capitaliser sur la stratégie nationale portuaire
Sur les sites voisins de La Spezia et Carrare, le ralentissement est également perceptible sur les conteneurs, ces deux ports n’ayant pas dépassé la barre des 1,5 MEVP. Pour l’autorité portuaire de La Spezia, cette baisse s’explique par les difficultés du terminal La Spezia Container Terminal, où le transbordement dévisse.
Le scénario est différent à Livourne (Toscane), l’un des 13 ports qui travaillent étroitement avec la Chine. Avec un volume de trafic de près de 800 000 EVP – l’activité de transbordement représente plus de 30 % selon les données partielles –, le site portuaire, en croissance depuis plusieurs années, entend capitaliser sur la stratégie nationale qui vise à restructurer les ports pour conquérir des parts de marché. Dans ce contexte, en novembre dernier, un projet d’extension global, touchant le conteneur et le shortsea, a été présenté au ministère des Infrastructures et des Transports.
Trieste profite de son interdépendance avec la Chine
Au sud du pays, Naples, qui prenait l’eau il y a encore trois ans, sort progressivement la tête. Grace à MSC, il a augmenté ses activités, au déchargement comme au chargement, d'environ 20 % pour un volume global de 700 000 EVP. La situation est nettement moins enthousiasmante à Salerne, en chute libre de 10 %. Des travaux de dragage doivent permettre d’accueillir des porte-conteneurs de 12 000 EVP, se rassure Pietro Spirito, président de l’autorité portuaire qui chapeaute ces deux sites.
À l’autre extrémité de la péninsule, Trieste a enregistré un trafic en perte de 5 %, à 62 Mt, mais a performé sur le conteneur (790 000 EVP), en augmentation de 9 %. Il a aussi vu passer plus de 10 000 trains en entrée et en sortie. « C'est un double record », se réjouit le président Zeno D’Agostino, « pour le volume de conteneurs et pour le nombre de trains, car cela signifie 210 000 camions en moins sur les routes ». Seul point noir, l'activité ro-ro est en baisse de 24 % par rapport à 2018, ce qui explique en grande partie la chute du trafic global.
Ariel F. Dumont