Ports de Normandie : des trafics en grand écart en 2021

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Avec 3 000 escales de navires et 6,25 Mt au compteur, Caen-Ouistreham, Cherbourg et Dieppe, les trois établissements portuaires composant Ports de Normandie*, ont retrouvé un niveau proche de celui d’avant crise bien qu’amputé du trafic de passagers, très loin de la jauge de croisière.

Il y a encore deux ans, les ports normands de Caen-Ouistreham, Cherbourg et Dieppe enregistraient deux millions de passagers. La pandémie a mordu le trafic qui, bien qu’en augmentation de 4,1 % en 2021 par rapport à 2020, s’établit désormais à 553 824 passagers.

Cette situation s’explique pour l’essentiel par le succès de la balade irlandaise de Cherbourg qui aura constitué le véritable événement de cet exercice. Le trafic transmanche, qui alimente 85 % du fret traité par l’ensemble portuaire a bel et bien progressé en tonnage, à 5,36 Mt (+ 11,54 %) et 220 000 camions (+ 23 %) dont 885 000 remorques non accompagnées. Mais il le doit essentiellement à un doublement des échanges entre le port du Cotentin et l’Irlande (100 000 camions) compensant largement leur chute avec le Royaume-Uni (- 17 %), à 120 000 poids lourds.

Fort de ses liaisons historiques et d’opérateurs en place de longue date (Irish Ferries, Brittany Ferries et Stena Line), Cherbourg a profité de la complexification des échanges liée au Brexit pour attirer sur ses routes maritimes directes une part substantielle des flux entre l’Irlande et le Continent qui utilisait antérieurement le landbridge via les ports britanniques.

« La mise en place des procédures douanières complètes au Royaume-Uni cette année devrait confirmer, au moins pour partie, cette tendance », anticipent les dirigeants de Ports de Normandie. « En 2022, près de 58 M€ seront investis afin de conforter notre place de leader du transmanche à l’Ouest du Détroit et de devenir un des acteurs majeurs du développement des Energies marines renouvelables [EMR] en France », souligne Hervé Morin, son président.

Près de 900 000 t de fret conventionnel

La dynamique des trafics conventionnels qui ont cumulé 885 000 t sur les trois sites s’est poursuivie. À Caen, le trafic du port amont qui avait progressé de 20,5 % en 2020 reflue à 478 885 t (- 19,9 %) entraîné par la chute des exportations de céréales à 200 248 t (- 46 %). Baisse aussi des engrais à 80 000 t (- 15,3 %), des ferrailles à 5 437 t (-72,3 %), mais fort rebond des produits industriels liés à l’activité cimentière (80 000 t), des importations de bois (35 000 t), des litières pour chats (27 000 t), des pneus broyés (10 000 t)…

À Cherbourg, où le conventionnel a plus que triplé à 53 816 t, le démarrage du trafic EMR avec 36 428 t va s’accentuer en 2022 avec le démarrage de la construction des sites de Courseulles et Fécamp en complément de celui de Saint-Brieuc. Les produits dangereux ont représenté un tonnage de 2 585 t (+ 55,5 %).

Consolidé à 352 352 t (+ 6,3 %), le trafic de Dieppe est constitué à 334 705 t de granulats et près de 18 000 t sont en lien avec les activités d’éoliennes terrestres (+ 12,8 %). 

Robert Querret

* 256 523 à Caen-Ouistreham (- 14,2 %), 160 019 à Cherbourg (+ 59,1 %) et 94 972 à Dieppe (- 28,4 %).  

 

Caen-Ouistreham : des implantations sources de trafics
 

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