Dernier conseil d’administration de l’Établissement public régional Port de Sète, le 8 février, sous la présidence de Jean-Claude Gayssot, en poste depuis 2017. L’ex-ministre communiste des Transports de Lionel Jospin termine son mandat en annonçant une belle année portuaire en 2021 avec 4,8 Mt contre 4,3 Mt en 2019 et 4,2 Mt en 2020.
La reprise économique s’est surtout fait sentir à partir du second semestre, portée par le roulier, le ferry et les importations de clinker. Le ro-ro (80 000 remorques en 2021) reste tiré par DFDS. L’armateur danois projette une quatrième escale par semaine en avril, ce qui permettra d’atteindre la jauge des 100 000 remorques.
Les importations de clinker poursuivent leur progression, avec 190 000 t en 2021 contre 130 000 en 2020. L’activité ferry connaît une année record avec 229 900 passagers enregistrés à la fin de l’année 2021 contre 125 000 sur une année complète classique, notamment en raison de l’installation d’un troisième opérateur, Intershipping (liaison Sète-Tanger Med).
Secteurs en maintien
Si Saipol (tourteaux, huile et diester) maintient ses flux, d’autres patinent toujours : sans surprise les croisières (5 500 passagers en 2021 contre 115 000 en 2019), les véhicules neufs (- 30 %), les produits pétroliers et le bétail.
Toutes activités confondues (commerce, pêche, et plaisance), le port enregistre pour 2021 un chiffre d’affaires de 21,8 M€ (+ 10 % par rapport à 2020) et retrouve quasiment son niveau d’avant crise covid (- 1 % par rapport à 2019).
Cap sur l’intermodalité
Pour attirer de nouveaux trafics, le port mise sur l’intermodalité. « Le lancement de la nouvelle plateforme ferroviaire, fin 2021, va permettre le report modal de la route vers le rail de 40 000 remorques », a indiqué Jean-Claude Gayssot. « C’est en 2023 que devrait démarrer la première autoroute ferroviaire entre les ports de Sète et Calais. »
En lien avec la logistique intermodale, Cem’In’Eu monte en puissance. L’industriel produit et commercialise du ciment en Europe en créant des petites unités de production compactes, embranchées au réseau ferré ou accessibles par voie d’eau.
Doublement de la production de clinker à Sète
Le fabricant a annoncé le 9 février le doublement de sa production mensuelle de clinker (25 000 à 50 000 t) à Sète, d’ici fin juin, pour alimenter les deux sites industriels Aliénor Ciments à Tonneins (47) et Rhône Ciments à Portes-lès-Valence (26).
Pour ce faire, Cem’In’Log, filiale logistique de Cem’In’Eu, déjà implantée à Sète, investit 4 M€ dans un nouvel entrepôt de 6 000 m2. Un investissement soutenu par le Crédit Maritime et Bpifrance. Ce nouvel outil portera la capacité logistique de 200 000 à 400 000 t/an. L’objectif de 280 000 t pourrait être atteint en 2022, indique le rapport d’activité du port.
Cem’In’Log pourra accueillir des navires de 40 000 tpl. Les rotations ferroviaires à destination des usines Aliénor Ciments et Rhône Ciments seront portées à quatre par semaine, via la mise en service d’une nouvelle rame de 28 wagons. Par ailleurs, le reste du trafic est effectué par barges fluviales pour alimenter Rhône Ciments. Quatre autres usines sont projetées en France et en Europe, toujours sans dessertes routières.
Hubert Vialatte