Port de Rotterdam : le conteneur de retour à de meilleures dispositions au premier trimestre 2024

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Hutchison Ports ECT Euromax

Crédit photo ©Martens Multimedia
L'embellie se confirme pour le conteneur sur le range nord-européen. Après Anvers, Rotterdam a également enregistré une hausse des flux de conteneurs durant le premier trimestre. À noter également, le boom du trafic de feeders vers les ports méditerranéens, effet dû à la crise de la mer rouge. Le GNL et le minerai de fer ont été d'autres sources de satisfaction.

L’an dernier, pour la même période, le tonnage manutentionné par le premier port européen avait baissé de 1,5 % par rapport au premier trimestre 2022, avec un avertissement sévère pour le conteneur : une chute de 11,6 % et un modeste volume de 3,2 MEVP.

L’année démarrait mal pour le port néerlandais, subissant de plein fouet les effets de la guerre en Ukraine, la Russie étant un de ses premiers clients pour les flux conteneurisés. Deux autres filières marquaient également le repli : le trafic roulier (- 2,2 %, à 6,6 Mt), cette fois en lien avec la baisse des échanges outre-Manche, et les marchandises diverses non conteneurisées (- 20,9 % pour 1,4 Mt).

Un trafic global qui a encore perdu 2 Mt

Les trois premiers mois de l’année n'ont pas radicalement changé le cours de l'histoire. Le trafic total de Rotterdam s’est affaissé de 1,4 % par rapport à la même période l'année dernière pour s'établir à 110,1 Mt, perdant donc au passage près de 2 Mt.

Mais dans le détail, les trafics offrent une image inversée par rapport à 2023 sur certains segments. Cette année, le charbon, le brut et les produits pétroliers sont à l’origine des sous-performances. L'an dernier, le charbon caracolait à plus de 26 %, ayant profité de l’arrêt temporaire des hauts fourneaux de Dunkerque et les entrées de brut (+ 4,3 %) avaient également progressé, l’origine russe ayant été compensée par d'autres provenances.

Retour du conteneur

En revanche, le minerai de fer, le GNL et le conteneur se sont affichés à la hausse durant le premier trimestre, avec pour ce dernier segment un rebond de 3,3 % en tonnage (32,5Mt) et de 2 % en EVP (3,3 MEVP).

Il semblerait que l’embellie se confirme sur le range nord-européen. Anvers vient de présenter ses résultats trimestriels au cours duquel le conteneur a bondi de 8,6 % en tonnage (36,8 Mt) et de 6 % en EVP (3,3 MEVP) par rapport au premier trimestre 2023.

« La situation en mer Rouge s'est traduite par une baisse significative du nombre de navires [24,5 %] et du volume en provenance d'Asie [- 13,7 %] en janvier et février, en raison de retards et de départs manqués. L'adaptation des horaires de navigation modifiés a d'abord entraîné les ajustements nécessaires dans la chaîne logistique. La situation est désormais sous contrôle ». En témoignent les arrivées de navires en mars, nettement plus nombreuses (+ 11,5 %) et le rétablissement des volumes en provenance d'Asie.

À noter également, le boom (+ 29 %) du trafic de feeders vers les ports méditerranéens. « Comme les navires se détournent par le cap de Bonne Espérance et que les ports sont contournés, les marchandises destinées à cette région sont expédiées de Rotterdam vers les ports méditerranéens par l'intermédiaire de navires collecteurs », explique l’autorité portuaire.

Les vracs secs sous l'influence du charbon

Le charbon continue, à Rotterdam, de faire la pluie et le beau temps. Les vracs secs ont été tirés vers le bas par la forte contraction des flux de charbon avec un manque à gagner de 2 Mt par rapport à l'année dernière en raison de la baisse de la demande de charbon thermique (destiné à la production d'électricité).

Quant à l’augmentation des importations de minerai de fer, la direction du port de Rotterdam l’attribue à la reprise de la production d'acier en Allemagne alors même que le premier producteur d'acier allemand Thyssenkrupp vient d’annoncer une réduction drastique de sa capacité de production sur son site historique de Duisbourg dans la Ruhr, en réaction aux conditions de marché toujours difficiles.

Le GNL s'impose de plus en plus

Les volumes de vracs liquides ont diminué de 3,1 % pour atteindre 52,6 Mt, soit une perte de 1,6 Mt, principalement attribuable au brut et produits pétroliers.

« Les marges de raffinage dans le nord-ouest de l'Europe sont saines, ce qui se traduit par une utilisation efficace des raffineries et une offre de pétrole brut pratiquement identique à celle de 2023. Toutefois, la demande de produits pétroliers a été plus faible ce trimestre », font valoir les services portuaires qui subissent encore la disparition des importations de produits pétroliers russes.

Les échanges de GNL restent en revanche vifs (+ 3,6 % pour atteindre 9,1 Mt). Les autres vracs liquides sont en perte de vitesse, les produits chimiques à la peine dans un contexte de chimie européenne en crise.

Le roulier, toujours en souffrance

Les marchandises diverses (ro-ro et marchandises non conteneurisées) se sont repliées de 1,9 % pour atteindre 7,8 Mt, tirés vers le bas par le roulier (- 3,8 % à 6,3 Mt par rapport au premier trimestre de l'année dernière). Le segment n’a toujours pas compensé les volumes à destination du Royaume. Les autres marchandises diverses ont, elles augmenté de 7,4 % pour atteindre 1,5 Mt.

« Ces résultats montrent des importations limitées de matières premières et des exportations de produits finis. Cela nous indique que la production industrielle européenne souffre toujours des prix élevés de l'énergie et de la faible demande des secteurs de la construction, de l'industrie de transformation et l'industrie automobile », analyse Boudewijn Siemons, le directeur général de l'Autorité portuaire de Rotterdam, qui avance timidement sur le terrain du conteneur. « Ce sont les premiers signes d'une reprise du commerce mondial. Toutefois, ils restent très incertains en raison des tensions mondiales croissantes. »

Adeline Descamps

 

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