Le premier port allemand a manutentionné 114,3 Mt de marchandises en 2023, ramenant Hambourg à son plus faible niveau d’activité depuis 2009. Quant au conteneur, depuis les 9,7 MEVP manutentionnés en 2014, le troisième port européen n’aura finalement connu que deux années de hausse.
En 2023, les terminaux du port de Hambourg ont traité un total de 114,3 Mt de marchandises, en repli de 4,7 % par rapport à 2022.
Après un premier semestre difficile (- 11,7 %), le trafic conteneurisé du port de Hambourg s’est stabilisé au second pour cumuler 7,7 MEVP sur l’ensemble de l’année 2023. La deuxième partie de l'année a permis de contenir la chute à 6,9 % par rapport à l'exercice précédent.
Il s’agit d’un niveau d’activité historiquement bas pour le port de l’estuaire de l’Elbe qui, depuis les 9,7 MEVP manutentionnés en 2014, n’a connu que deux années de hausse, à savoir en 2019 et en 2021. Pour trouver un chiffre de trafic conteneurisé inférieur aux 7,7 MEVP de 2023, il faut remonter aux années 2009 ou 2004.
Parmi ses commentaires, l'autorité portuaire s'en tient à une « évolution positive des échanges commerciaux avec plusieurs pays d’Amérique et d’Asie du Sud-Est » et fait observer, en comparaison avec les autres ports du Nord de l’Europe, une « baisse du fret conteneurisé moins prononcée, permettant de maintenir la part de marché » sur la rangée nord-européenne.
« Ce recul est principalement lié à la situation géopolitique et économique difficile à laquelle nous sommes tous confrontés », justifie Axel Mattern, le CEO du port allemand.
La Chine reste le premier client d'Hambourg
les fondamentaux sont toutefois maintenus. La Chine reste, et de loin, le premier partenaire du port de Hambourg pour les échanges conteneurisés avec 2,2 MEVP manutentionnés en 2023.
Les États-Unis occupent désormais la deuxième place, avec 653 000 EVP, soit 8 % de plus que l’année précédente. Autre destination long-courrier en progression notable, l'Inde (191 000 EVP, + 5,6 %).
Excepté la Pologne, la Suède, la Finlande, Hambourg a peu d'échanges avec ses partenaires européens mais les liens avec le Royaume-Uni post-Brexit ont été préservés. L'ex-quatrième partenaire commercial, la Russie, a en revanche disparu des radars.
Croissance des escales des gros-porteurs
Comme d’autre ports de sa catégorie, le troisième port européen connaît un nombre croissant d’escales de porte-conteneurs de grande taille : 272 megamax de plus de 18 000 EVP, soit 15 % de plus qu’en 2022 et 511 navires de plus de 10 000 EVP (+ 5 %).
Quant aux unités dans les catégories de capacité inférieure – 8 000 à 9 999 EVP et 4 000 à 5 999 EVP –, leur nombre a crû de 23 % et 37 % respectivement.
Si Hambourg perd massivement des trafics en transbordement (2,6 MEVP, -11 %), la baisse des conteneurs destinés à l’hinterland (5,1 MEVP) est plus mesurée (- 4,7 %).
Stabilité des trafics vracs
Avec 36,2 Mt, les marchandises manutentionnées en vrac sont stables par rapport à l'exercice précédent.
Bonne année pour les vracs agricoles (6,6 Mt) dont les volumes ont augmenté de 8 %. Le retrait des vracs solides de 6 % (19 Mt) s’explique par de moindres importations de charbon (thermique) pour les centrales électriques et par un arrêt pour inspection d’une aciérie alimentée depuis le port de Hambourg.
Les vracs liquides, principalement hydrocarbures (10,6 Mt) sont plutôt stables (+ 1 %).
Le rail reste le premier mode terrestre
Le port le plus ferroviaire d’Europe, malgré les grèves en 2023, a assuré près de 46 Mt. Le rail conserve ainsi sa première place en termes de parts modales (53,5 %) devant la route (38,1 %) et le fleuve (8,4 %).
Pour les seuls conteneurs, la part des camions (47,9 %) est toutefois supérieure. Celle de la navigation intérieure n’est que de 2,4 % mais le transport ferroviaire reste dominant avec 49,7 % de part modale.
Étienne Berrier