Les dockers CGT du golfe de Fos pourrait croiser le fer si la question de l'emploi n'est pas réglée sur les sites industriels locaux où la transition écologique n'a pas « tenu ses promesses ». Ils ont débrayé pour attirer à nouveau l’attention sur des engagements pris mais non concrétisés.
Pendant l’arrêt de travail, une délégation s'est rendue devant le siège du Grand Port maritime de Marseille pour faire part une nouvelle fois de ses inquiétudes devant le conseil de développement de l'établissement portuaire.
Pas contre la transition écologique
La CGT a rappelé ne pas être opposée à la transition écologique mais elle annonce « remettre le couvert d'un nouveau conflit social » si ce n’est pas assorti de création d'emplois sur les sites d'ArcelorMittal, Kem One et GazelEnergie.
Le responsable syndical Christophe Claret estime que la profession a été écartée du quai en création par le chimiste Kem One à Fos-sur-Mer. Il a regretté d'apprendre que pour le nouveau trafic fluvial de sel attendu, représentant 250 000 t par an, la manutention ne sera pas effectuée par les dockers.
Arbitrage à Matignon ?
Concernant la centrale thermique de GazelEnergie, sur les communes de Gardanne et Meyreuil, près d'Aix-en-Provence, il déplore que sa conversion à la biomasse ne se traduise pas par des embauches. « Après avoir perdu le charbon et la bauxite, il ne faut perdre la biomasse », réagit Christophe Claret, rappelant que des accords avaient été signés en préfecture. « Un arbitrage à Matignon est aujourd'hui promis », ajoute-t-il. Autre sujet d'inquiétude, la fermeture par ArcelorMittal fin 2022 d'un haut-fourneau. Un équipement dont la réouverture est prévue par le sidérurgiste en avril.
Jean-François Suhas, le président du conseil de développement du GPMM, rejoint totalement les inquiétudes de la CGT des dockers de Fos. Il estime logiques les attentes du syndicat et de la profession des dockers en matière d'emploi. Selon lui, « les industries qui s'implantent sur les terrains portuaires semblent ne pas toujours tenir compte de la nécessité d'apporter de nouveaux trafics et de créer des emplois. »
Concernant Kem One, il se montre cependant confiant. Il estime que le groupe chimiste suivra le même chemin que d'autres avant lui en trouvant un accord avec la main d'œuvre locale. Une approche bien normale, selon lui, lorsqu'un industriel vient occuper du foncier à l'intérieur des grilles du port. S'agissant d'ArcelorMittal, il conçoit les inquiétudes de la main d'œuvre depuis la fermeture du haut-fourneau.
Vincent Calabrèse