Très actif, l'opérateur philippin prévoit 380 M$ d'investissements pour servir principalement ses projets d'expansion. Il est désormais le maître absolu au terminal à conteneurs de Manille. Il veut investir 82 M€ pour moderniser deux autres ports de l'archipel.
Depuis le début de l'année, International Container Terminal Services Inc. (ICTSI) s'active. Le gestionnaire de ports, basé à Manille aux Philippines, vient de recevoir les autorisations réglementaires nécessaires pour acquérir 15,2 % supplémentaires dans le capital de la société gérant le terminal à conteneurs international de Manille (MICT) auprès du détenteur actuel San Miguel Holdings, portant ainsi sa part à 50 % et celle de San Miguel à 19,7%.
Il y a peu, l'opérateur philippin soumettait une lettre d'intention à PPA (Philippine Ports Authority) pour lui manifester sa volonté de moderniser les ports d'Iloilo sur l'île de Panay, au centre de l'archipel des Philippines, et celui de Dumangas (Nord-Est de Iloilo) pour un investissement qui pourrait atteindre 94 M$ (82 M€), selon la durée de concession.
L’opérateur philippin compte consacrer une partie des investissements au dragage et à l’approfondissement du port et du chenal pour permettre l’accueil des navires de dernière génération. Pour améliorer son efficacité, de nouveaux équipements de manutention seront introduits au cours de la première phase avec à l'appui, un investissement de 22 M€. Il prévoit en outre d'introduire l'automatisation, notamment dans l'exploitation.
« Notre ambition est de transformer ces deux ports en portes d'entrée internationale, d’en faire le hub des Visayas aux Philippines, ce qui améliorera la connectivité pour le transport des marchandises dans le pays », a indiqué le groupe.
Volumes, recettes et bénéfices en hausse
En 2018, ICTSI a traité 9,74 MEVP, un volume en hausse de 6 %. L'acquisition des terminaux de Lae et Motukea en Papouasie Nouvelle Guinée, qui ont cependant pesé dans ses résultats d’exploitation (les charges ont augmenté de 16 %), y ont contribué. Hors nouveaux terminaux, à périmètres constants, le volume n'aurait augmenté que de 3 % en 2018.
Ses recettes tirées des opérations portuaires ont en conséquence cru de 11 %, soit 1,4 Md$ et son Ebitda s'est élevé à 642,2 M$ (+11 % par rapport à 2017). Le résultat net a été dopé « par la forte hausse du résultat d'exploitation des terminaux », à hauteur de 22 % (221,5 M$). Il résulte aussi de mouvements financiers (diminution de la quote-part de la société dans la perte nette de Sociedad Puerto Industrial Aguadulce (SPIA), une joint venture avec PSA à Buenaventurea en Colombie ; résiliation anticipée d'un swap lié à son terminal de Manzanillo, au Mexique, en mai 2018).
En 2019, les dépenses d'investissement devraient s'élever à 380 M$ et servir principalement ses projets d'expansion à Manille, au Mexique et en Irak, ainsi que pour l'acquisition et la modernisation d'équipements, fait-il savoir. Par ailleurs, ICTSI a recruté en novembre dernier un ancien cadre dirigeant d’APM Terminals, qui a également occupé des postes clés chez DP World, P&O Ports et Southampton Container Terminal au Royaume-Uni. Andrew Dawes remplace Christian Gonzalez au poste de premier vice-président de l'opérateur portuaire et à la tête de la région Asie-Pacifique, le second ayant été nommé à la tête de ICTSI Global Corp.
A.D.