Après les annonces, les premières réalisations. Le 8 juillet dernier, Ammar Kanaan, directeur général de Til (Terminal investment limited) et David Elbez, responsable opérationnel des terminaux portuaires de la filiale portuaire de MSC, avaient annoncé au Havre un investissement de 700 M€ sur six ans, la création de plus de 1 000 emplois dont 900 dockers, avec les objectifs de pouvoir accueillir les porte-conteneurs de 24 000 EVP et de tripler la capacité des terminaux normands en passant à 4,5 MEVP.
MSC, via sa filiale portuaire Til (70 terminaux de conteneurs dans 27 pays), a racheté l'an dernier à Perrigault ses deux terminaux : Terminal de Normandie (TNMSC, 1,46 MEVP, postes 3, 4, 5 et 6) et Terminal Porte Ocean (TPO, 550 000 EVP, postes 7 et 8). Plus précisément les parts qu'il ne détenait pas encore. Il contrôle ainsi deux des trois terminaux de Port 2000, dont la capacité est actuellement de 2,8 MEVP. Les infrastructures actuelles sont dimensionnées pour recevoir des 20 000 EVP.
Ce lundi 22 mai, la filiale portuaire de MSC a fait le point sur son projet : « Notre ligne ne change pas, malgré la période compliquée que nous venons de traverser. La confiance dans le port du Havre, qui doit être la porte d’entrée en mer du Nord, est intacte », a rappelé David Elbez.
David Elbez, responsable opérationnel des terminaux portuaires de la filiale portuaire de MSC
De 700 à 900 M€
Le montant des investissements est ainsi passé de 700 à plus de 900 M€, « en raison de l’évolution de la mise à niveau des équipements et des coûts de l’inflation », explique le dirigeant. Sa société a d'ores et déjà investi 200 M€ dans le port français, avantagé par sa position géographique sur la rangée nord-européenne mais encore à la traîne de ses grands voisins.
La première phase du projet s’est concrétisée par la commande de neuf méga portiques totalisant 13 M€ chacun. Les terminaux TPO/TNMSC passeront de onze à quinze portiques, pour, à terme, arriver à 24.
Les portiques, fabriqués par l'incontournable Chinois ZPMC, devraient être opérationnels fin 2024. Hauts de 59 m sous spreader, « ils permettront de traiter des navires plus grands que les 24 000 EVP, quel que soit le niveau de la marée » et pourront opérer les boîtes de 40 pieds en double et jusqu’à 27 conteneurs de large.
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140 dockers recrutés
Autre étape, le renforcement des effectifs. Environ 140 dockers ont déjà été recrutés, portant leur effectif à 800 tandis que de nouveaux postes dans la maintenance et l'exploitation devraient suivre.
De leur côté, suivant l’accord signé en 2022, les dockers ont augmenté leur productivité en passant de 20 à 24 mouvements à l’heure par portique, avec un objectif de 30.
Sur le plan de la compétitivité, Til annonce également avoir aligné les tarifs du Havre sur ceux d’Anvers et de Rotterdam, « pour répondre à la concurrence des ports voisins ».
Répartition des postes 11 et 12
Prochaine étape, prévue en juin, la fin des négociations portant sur la future exploitation par Til des nouveaux postes à quai 11 et 12 de Port 2000, ces 700 m de linéaires de quai, aménagés par Haropa Port pour un coût de plus de 150 M€, et attribués en 2019 par appel d'offres à GMP, filiale de CMA CGM.
Dans le cadre d’une « répartition intelligente » selon l'expression de Louis Jonquiere, le directeur général de GMP, il était question que Til gère ces postes en contrepartie de la cession d'un terminal contigu à GMP.
Natalie Castetz