Partie intégrante du patrimoine industriel du département des Bouches-du-Rhône, terres logeant un des plus grands ports français dont les politiques en font un foyer de la réindustrialisation verte, l'activité de réparation navale est de moins en moins bien acceptée par les riverains en raison des nuisances qu'elle génère.
Las des remises en causes chroniques, les salariés CGT de la filière ont appelé à une mobilisation le 16 mai en fin de journée à proximité de leur outil de travail, les formes 8 et 9 exploitées par Chantier naval de Marseille.
« Le chantier naval de Marseille et ses infrastructures sont attaqués depuis maintenant plusieurs mois par des associations, des comités de quartier et certains élus. Les salariés et leur syndicat CGT trouvent cela inacceptable, scandaleux, tant sur le fond que sur la forme dans la période sociale actuelle », indique la CGT dans un communiqué tout en rappelant que la transition environnementale ne se fera pas en mettant les emplois en danger.
Grande bataille industrielle
Le maintien d'une activité de réparation navale sur le territoire fait partie des historiques batailles industrielles et syndicales. En 2009, l'activité avait failli être balayée dans le grand mouvement de désindustrialisation du pays, « sous l'ère Boluda ». Le groupe espagnol avait dû céder face à « l’acharnement d’une cinquantaine de salariés » et aux 503 jours d'occupation du site.
L'Italien San Giorgio Del Porto reprendra finalement le site en 2010 pour devenir Chantier Naval de Marseille, réussissant depuis à maintenir à flot les activités de ses formes. Celle qui appartient aussi à l'histoire industrielle locale reste- l'emblématique forme 10, de grande dimension, construite en 1975 à l'initiative de la famille Terrin.
Investissements négligés
Sur les nuisances, la CGT regrette que les investissements n'aient pas été réalisés en temps voulu pour « répondre aux attentes environnementales actuelles ».
« Quelles mesures ont été proposées et prises par nos instances, port, ville, gouvernement…, pour moderniser notre activité alors que l’écologie est perpétuellement mise en avant ? », plaide l'organisation syndicale, rappelant que les salariés sont les premiers à être exposés.
La direction de Chantier naval de Marseille avait pris l'engagement, de son côté, à limiter l’impact de ses activités et à communiquer davantage sur ses activités.
Adeline Descamps