Les quatre sujets majeurs des manutentionnaires

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Louis Jonquière (président) et Ronan Sevette (délégué général) de l’Unim lors de l'Assemblée générale à Rouen le 9 juin

Crédit photo ©Robert Querret
Libérée des négociations qui lui permettent d'espérer une certaine stabilité sociale, l'Unim peut s'atteler à d'autres sujets. Le passage de la marchandise, la décarbonation et la contribution au développement économique des territoires sont à l'ordre du jour de l'exécutif de l'organisation, qui vient d'être renouvelé.

En marge de l’édition 2023 de la fameuse Armada qui rassemble à Rouen tous les quatre ans des dizaines de grands voiliers, l’Union Nationale des industries de la Manutention (Unim) – organisation représentant les intérêts d'une centaine d’entreprises et 8 000 salariés –, a tenu son assemblée générale annuelle le 9 juin.

À cette occasion a été réélu Louis Jonquière, le patron de Générale de manutention portuaire (GMP), qui gère depuis 2006 Terminal de France à Port 2000, tandis que le bureau a été renouvelé. L'événement a été en outre marqué par le retour notable des opérateurs portuaires rouennais qui avaient déserté l’organisation professionnelle faîtière.

Une feuille de route en quatre points

« Alors que la profession avait plutôt positivement traversé l’exercice 2022 en renouant presque avec son activité d’avant crise, les ports français ont cette année subi l’impact sévère des grèves consécutives à la réforme des retraites. Ajoutées à d’autres facteurs, celles-ci ont contribué à la perte de 30 % des unités manutentionnaires », place d'emblée Louis Jonquière.

Le bureau de l'Union entend axer sa nouvelle feuille de route sur quatre points : la facilitation du passage portuaire, la sécurisation des marchandises, la décarbonation de l’activité et le développement économique des territoires.

Qui paie pour la décarbonation

Les questions liées à l'automatisation des terminaux portuaires et à la décarbonation des outillages ont occupé une bonne partie du rendez-vous des manutentionnaires. Avec une question qui n'est manifestement toujours pas réglée : qui doit payer ? Elle est notamment essentielle dans le cas du déploiement d’ici à 2028 du branchement électrique à quai des navires. Mais les différences de points de vue à cet égard ne sont toujours pas aplanies.

LUnim et de la Feport, qui représente les exploitants des terminaux au niveau européen, défendent « une juste répartition des investissements associés » entre l’autorité portuaire et le privé. Le débat qui s'éternise tend à suggérer que question n'est toujours pas clarifiée.

Les arguments se défendent dans un contexte de réindustrialisation où les ports sont appelés à jouer un rôle clé en préservant leurs terrains en bord à quai et en suscitant une intermodalité accrue.

Les propositions du préfet Philizot portant sur la mutualisation des coûts de la manutention fluviale dans les terminaux des grands ports maritimes ont également été évoquées

Social : la concertation permanente

Au menu social, l’Unim s’inscrit dans « un processus de concertation permanent », fait-elle valoir, afin d’assurer le « déminage » des conflits potentiels. « Nous sortons d’une période faste, et sur les sujets locaux, nous avons encore des leviers » considère Louis Jonquière.

En 2022, l’organisation est parvenue à conclure plusieurs accords conventionnels comportant « d’importantes avancées », notamment avec la désignation d’un médiateur extérieur qui s’inscrit dans le cadre de la Charte d’engagement logistique en matière de fiabilité sociale.

Sur le plan de la pénibilité, les partenaires sociaux ont validé en juillet dernier le principe de l’attribution progressive d’une quatrième année d’anticipation de départ.

En septembre, les négociations annuelles ont abouti à un accord de revalorisation à un taux uniforme de 6,25 % de l’ensemble des salaires de base minimum hiérarchique, et ce « sans engendrer le moindre conflit sur les places portuaires françaises » se félicitent les employeurs.

2 000 certificats de qualification professionnelle délivrés

Côté formation professionnelle, près de 2 000 CQP (certificats de qualification professionnelle) ont été délivrés l’an passé portant leur nombre à plus de 38 000 depuis leur création en 2008 malgré l’absence de financements dédiés.

Autres sujets à l'ordre du jour : l’extension du périmètre amiante au sein de la branche (période d’exposition et élargissement de la liste des ports éligibles), la diminution de l’impact de la fermeture des centrales à charbon et des trafics portuaires associés, les règles dérogatoires spécifiques au secteur de la manutention.

Robert Querret

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