Les ports espagnols en demi-teinte en 2021

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Le trafic consolidé des ports espagnols, bien qu'en territoire positif, masque des performances individuelles très inégales. Et parmi les leaders méditerranéens, seul Valence a creusé l’écart par rapport à 2019. Les conteneurs ont tiré leur épingle du jeu en 2021 avec 17,7 MEVP mais le transbordement est grippé.

En 2021, le trafic des 46 ports de commerce espagnols, regroupés dans 28 autorités portuaires, a progressé de 5,3 % pour se situer à 532 Mt, selon les statistiques publiées par Puertos del Estado, l’entité publique de tutelle du système portuaire espagnol.

La dynamique a concerné les différentes catégories de trafics : marchandises diverses (+ 5,6 %, 276 Mt) ; vracs secs (+ 10,4 %, 85 Mt) ; et vracs liquides (+ 2,4 %, 171 Mt). Pour autant, 20 Mt manquent encore à l’appel pour retrouver les 552 Mt de 2019, dernière année avant la pandémie du Covid-19. Seules dix autorités portuaires font état d’un trafic supérieur à celui de 2019.

Poussée de l’import-export

Les conteneurs tirent clairement leur épingle du jeu avec 17,7 MEVP en 2021. Un nouveau record historique. La progression est de 5,5 % par rapport à 2020 (16,8 MEVP) et de 1,1% par rapport à 2019 (17,5 MEVP). L’Espagne renforce sa position de 1er pays européen pour les conteneurs et de hub logistique en Méditerranée occidentale.

Mais le fait nouveau réside dans la stagnation du transbordement, dont le niveau demeure bloqué à 9,4 MEVP depuis 2019. La hausse du trafic de conteneurs en Espagne s’explique donc exclusivement par le dynamisme de l’import-export.

Repli du transbordement sauf à Barcelone

Cette nouvelle structure du trafic de conteneurs a sa traduction concrète dans l’activité des principaux ports. Valence affiche une hausse de 3,4 % (5,6 MEVP) malgré le recul du transbordement (- 5,5 % à 2,9 MEVP) car il concentre à lui seul plus de 40 % du trafic import-export de conteneurs pleins en Espagne. Algésiras, très dépendant du transbordement, subit de plein fouet l’effet Tanger-Med et recule de 6,1 % à 4,8 MEVP (après - 0,4 % en 2020). Barcelone, de son côté, enregistre une nette poussée : + 19,4 % à 3,5 MEVP et bénéficie même d’un net accroissement du transbordement (+ 25,7 %, 1,5 MEVP), grâce en particulier à des transferts de boîtes depuis Valence.

Des ports de moindre importance obtiennent de bons résultats. À Cadix et à Malaga, le trafic a quasiment doublé à 0,2 MEVP et 0,24 MEVP respectivement. Bilan tout aussi encourageant à Santander (+ 44 %), un port traditionnellement spécialisé dans les vracs et appelé à connaître un nouveau développement : le futur terminal conteneurs que va construire le groupe Boluda devrait propulser le trafic bien au-delà des 38 000 EVP de 2021.

Bonne tenue du conventionnel

La meilleure performance revient au trafic de marchandises diverses non conteneurisées qui enregistre une hausse de 14,8 % (78 Mt). Ce bon chiffre s’explique par la poursuite des exportations de colis lourds, la reprise de l’activité sidérurgique (exportation de bobines notamment) et l’activité du secteur des matériaux de construction. Même si le trafic ne retrouve pas le niveau de 2019 (79 Mt), le conventionnel permet de booster le montant total des diverses (+ 5,6 %) et de dépasser le niveau prépandémique (274 Mt).

Pour ce qui est du trafic total, le top 5 des ports espagnols demeure inchangé. Algésiras arrive en tête (99 Mt, - 4 %), devant Valence (85 Mt, + 5,5 %), Barcelone (65 Mt, + 11,1 %), Bilbao (31 Mt, +5,5 %) et Carthagène (31 Mt, - 4,7 %). À noter que, dans ce groupe, seul le port de Valence affiche un trafic supérieur à celui de 2019.

Daniel Solano

 

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