« Aujourd'hui, les ports américains emploient 31 millions de personnes, contribuent à hauteur de 5 400 Md$ à notre économie, et sont le principal point d'entrée de marchandises aux Etats-Unis », a introduit Anne Neuberger, principale conseillère de la Maison Blanche pour les questions de cybersécurité, lors d'un échange avec la presse, rapporté par l'AFP.
Le président américain Joe Biden vient de signer un décret visant à renforcer la cybersécurité dans les ports américains. Les nouvelles mesures de sécurité portuaire se concentrent notamment sur les équipements qui chargent et déchargent les conteneurs, massivement fabriquées en Chine utilisant des logiciels source, ce qui fait craindre aux autorités américaines qu'ils puissent être utilisées dans le cadre d'une surveillance chinoise.
« Par définition, ces équipements peuvent être contrôlées, gérées et programmées à distance. Cela rend ces équipements potentiellement vulnérables », explique John Vann, commandant des activités de cybersécurité des garde-côtes américains.
200 portiques
Selon les données de l’administration américaine, ils représenteraient près de 80 % du parc dans les ports américains, soit 200 unités. Sur ce total, 92 comprennent des capteurs de suivi, et donc potentiellement dans le collimateur du Capitole.
Ces débats ne sont pas nouveaux outre-Atlantique. Au début de l'année 2023, des responsables américains de la Défense avaient supposé que ZPMC, le plus grand fabricant chinois de grues navire-terre (STS), puisse être utilisé par Pékin en cheval de Troie, comme outil d'espionnage.
20 Md$ à investir
Le gouvernement fédéral va par ailleurs engager 20 Md$ dans les infrastructures portuaires au cours des cinq prochaines années (il n'est pas précisé si cette somme est déjà comprise dans un vaste programme d'investissement en faveur des ports annoncé précédemment). Ces efforts financiers doivent entre autres soutenir la fabrication de portiques à conteneurs aux États-Unis.
ZPMC n'a pas pour l'instant réagi publiquement à ces allégations.
Les principaux fabricants de grues STS sont aujourd'hui basés en Chine, au Japon, en Autriche, en Finlande et en Allemagne.
Adeline Descamps
