Les ambitions de Zeebrugge dans le GNL

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Si Zeebruges a enregistré le meilleur résultat semestriel de son histoire, il le doit au trafic de GNL. Le port côtier belge s’affirme dans un rôle de premier plan pour le gaz naturel liquéfié.

L’histoire récente de Zeebruges est fortement liée au gaz. La construction du nouvel avant-port a été notamment motivée par la volonté de la Belgique de se doter d’un terminal pour l’importation de GNL après la première crise pétrolière. Avec ses connexions aux gazoducs de la mer du Nord (Zeepipe vers les champs norvégiens, Interconnector vers le Royaume-Uni) et au réseau continental, le port joue toutefois pour le gaz un rôle de plaque tournante internationale. Le soutage en GNL – tant de navires que de camions – est venu compléter cette gamme de services pour le transbordement, le stockage et la redistribution du gaz.

Le GNL, longtemps venu d’Algérie, constitue un des piliers de l’activité portuaire. Son poids varie en fonction de l’évolution du marché mondial : le trafic gazier se situait autour des 5 Mt il y a une dizaine d'années mais avait chuté en 2017 à tout juste 1 Mt, le GNL trouvant un débouché plus attractif sur le marché asiatique.

Le redressement a été spectaculaire. Zeebruges est remonté à 3,7 Mt de GNL en 2018 et a grimpé à 7,6 Mt l’an dernier. Ce nouveau record sera pulvérisé cette année : fin juin, Zeebruges avait déjà traité près de 8 Mt. Il devrait allègrement dépasser les 10 Mt sur l’ensemble de l’exercice.

Contrats à long terme

De nouveaux terminaux ont donné une forte impulsion au trafic gazier dans d’autres ports comme Dunkerque (5,1 Mt en 2019) et Rotterdam (7,2 Mt). La remontée de Zeebruges s’explique surtout par l’impact de grands contrats qu’a conclus le groupe Fluxys (également partie prenante dans Dunkerque LNG), qui a doté son installation à Zeebruges d’un cinquième réservoir de gaz d’une capacité de 180 000 m³.

Un contrat avec le Qatar, à nouveau plus actif sur le marché européen, a été prolongé jusqu’en 2044. Celui avec Yamal LNG court sur vingt ans. Le producteur russe utilise Zeebruges comme point de (re)distribution de son gaz gagné sur la côte nord de la Sibérie, surtout durant la période hivernale où la fermeture de la route arctique l’empêche d’en acheminer une bonne partie directement vers l’Asie par des navires gaziers adaptés à la navigation dans les glaces.

Choix stratégiques

« Nous bénéficions d’une conjoncture très favorable sur le marché du GNL, d’atouts solides en termes d'infrastructures et de la très forte implantation d’un grand acteur comme Fluxys », reconnaît Rik Goetens, qui assure l’intérim en tant que CEO du port de Zeebruges. « Nous tenons évidemment compte de développements potentiels dans ce secteur, mais nous restons prudents. Dans notre stratégie de hub énergétique, nous visons également des carburants climatiquement neutres comme l’hydrogène. Car même s’il n’est pas près de disparaître, le GNL reste un carburant fossile et le marché peut se montrer très volatil. De plus, l’interaction avec les autres flux maritimes réclame une attention particulière. Zeebruges a fortement contribué à l’élaboration de règles internationales spécifiques dans ce domaine. »

Jean-Louis Vandevoorde

 

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