Depuis l’arrêt de l’exploitation en 2013, le Grand Port maritime de Bordeaux a fait de nombreuses tentatives pour relancer le conteneur sur le site du Verdon, sans y parvenir dans la durée. Le repli de l’activité au terminal de Bassens acté, l’autorité portuaire s’attache désormais à moderniser cette installation de fond d’estuaire où le trafic conteneurs se fait avec des feeders vers Montoir et Le Havre.
Au-delà du terminal portuaire lui-même, qui, faute de conteneurs, peut accueillir des colis lourds ou des paquebots, le Verdon est aussi une zone portuaire disposant de foncier. Une zone de 37 ha située à l’arrière des quais a ainsi rejoint, en septembre dernier, la liste des 127 sites industriels clés en mains sélectionnés par le gouvernement. Ce label garantit une implantation accélérée des projets industriels notamment, les études d’impact, notamment environnementales, ayant été anticipées.
Abandon à Boulogne
C’est là sur cette zone portuaire, dans une région plus habituée à la production d’huîtres qu’à l’élevage de salmonidés, que Pure Salmon va implanter une ferme aquacole et l’unité de transformation des saumons sur une superficie de 15 ha, « pour un élevage qui se veut respectueux de l’environnement », avec notamment une valorisation par méthanisation des boues issues du traitement de l’eau et la possibilité d’approvisionnement en électricité d’origine photovoltaïque.
La société, portée par le fonds d’investissement singapourien 8F, avait annoncé le 25 mars l’abandon définitif de son projet de grande ferme terrestre d’élevage de saumon sur lequel elle planchait depuis 2020 à Hesdin-l’Abbé, dans l’arrière-pays de Boulogne-sur-Mer. Le site de production, qui devait être l’un des plus grands en Europe, avait suscité un fort rejet localement, en particulier en raison de la grande consommation d’eau induite.
Pure Salmon, qui projette la construction de fermes aquacoles au Japon, aux États-Unis et en France, devrait démarrer son chantier début 2023, pour une mise en service courant 2024 et une commercialisation des premiers saumons en 2026.
Étienne Berrier