Avec 71 Mt manutentionnés en 2022, Barcelone a soldé l’année 2022 en progression de 6,9 %, supérieure à la moyenne portuaire du pays (+ 3,5 %). L’Espagne étant un point majeur du transit du GNL vers l’Europe, le port disposant du principal terminal de regazéification du pays, en termes de capacité de production et de production, il a vu son trafic exploser (+ 39 %, 3,9 Mt). Conjointement avec la bonne tenue des hydrocarbures, le trafic de GNL a propulsé les vracs liquides (+ 26,9 %, 15,6 Mt).
Mais le principal motif de satisfaction pour les dirigeants de l’Autorité portuaire de Barcelone (APB) réside dans le conteneur : 3,5 MEVP, sans changement par rapport à l’année antérieure, ce qui est considéré comme une bonne performance dans le contexte de ralentissement du commerce mondial. D’autant que, plus au sud, Valence, le grand rival, mort la poussière (- 9,4 %, 5,1 MEVP) et que le système portuaire espagnol dans son ensemble est en repli de 3,2 % (17,2 MEVP).
Autre sujet de contentement, la poursuite de la hausse du trafic roulier. Pour ce qui est des marchandises diverses, 419 000 UTI ont été transportées l’année dernière, soit une progression de 20,7 % par rapport à 2019. Après une longue crise, le trafic de véhicules est également sur une pente ascendante avec 591 000 unités en 2022 (+ 18,4 % et + 23,4 % par rapport à 2019). La belle surprise est le net redémarrage en 2022 des transbordements, une veille ambition de Barcelone (+ 145 %, 84 500 véhicules).
Un port riche
Dans ce contexte favorable, deux éléments permettent à Barcelone de voir l’avenir avec optimisme. Il s’agit d’abord de la solidité financière. Si le chiffre d’affaires a progressé de 20 % en 2022 à 181 M€, le bénéfice net a fait un bond en avant de 66 %, à 63 M€, soit un taux de marge proche de 35 %. En fin d’année, l’autorité portuaire disposait d’une trésorerie exceptionnelle (231 M€) pour un endettement bancaire net de 124 M€ (contre 161 M€ à fin 2020). L’APB dispose donc des ressources nécessaires pour mener bien les projets d’investissements prévus sur 2023-2024 (300 M€). Il s’agit notamment de l’électrification des quais, de la nouvelle gare intermodale et des accès ferroviaires dans la zone sud du port.
Le deuxième atout réside dans la paix sociale. Les entreprises de la manutention et les syndicats se sont mis d’accord, le 13 février, la veille de la présentation des résultats de l’année 2022, pour prolonger jusqu’en 2030 la convention collective. Cet accord permettra de « générer de la stabilité et de capter de nouveaux trafics comme ceux obtenus dans le transbordement de conteneurs et d’automobiles » a déclaré le responsable du principal syndicat, Coordinadora, homologue espagnol de la FNPD CGT.
Daniel Solano