Une dizaine d’années après avoir été évoqué, l’accès direct à Port 2000 pour toutes les unités fluviales et l’amélioration du trafic fluvial conteneurisé sur l’axe Seine seront à l’ordre du jour d’une réunion publique à la fin du mois de mars, organisée par le port du Havre avant l’enquête publique annoncée d’ici l’automne. La chatière devrait être mise en service au début 2024.
Dix ans après les premières mentions et plus d’un an après que son financement à hauteur de 125 M€ a été bouclé (décembre 2019), le projet de la chatière suit son cap. « Le calendrier est tenu », assure Baptiste Maurand. Le directeur général d’Haropa-Port du Havre, maître d'ouvrage du projet, a tenu le 18 mars un point d’étape annonçant la poursuite de la concertation : une réunion publique se déroulera le 31 mars en ligne, en raison du contexte sanitaire. L’enquête publique devrait être lancée d’ici l’automne prochain et la nouvelle infrastructure mise en service au 1er janvier 2024.
Le sujet de l’accès direct à Port 2000 pour toutes les unités fluviales ainsi que celui de l’amélioration du trafic fluvial conteneurisé sur l’axe Seine avaient déjà fait l’objet d’une concertation publique initiée par Haropa-Port du Havre entre octobre 2017 et janvier 2018. La chatière, réclamée depuis longtemps par les acteurs portuaires, constitue l’une des solutions pour « passer de 9 à 20 % d’ici 2025 le report modal sur la Seine », rappelle Baptiste Maurand.
Répartir la charge modale
« Le report modal constitue un enjeu fondamental de compétitivité et un défi environnemental. Il s’agit d’éviter 10 à 12 000 camions par an, et 20 000 t de CO2 », insiste-t-il. 85 % des conteneurs transitant par Le Havre sont encore évacués par la route. Une part que le port veut porter, d’ici 2025, à 70 %. Celle du fleuve serait à 20 % et le rail à 10 %.
« Nous avons pris en compte toutes les remarques et questions posées lors de cette concertation », précise Baptiste Maurand. Depuis 2019, des études environnementales complémentaires ont été menées pour évaluer l’impact de cette nouvelle digue de 2 km offrant un chenal de navigation protégé pour toute la flotte fluviale par tous temps. Une nouvelle campagne de sondages géotechniques et géochimiques a ainsi été organisée dans la perspective d’un dragage de 2,7 millions de cubes immergés en mer.
À la veille de la fusion des ports de l’axe Seine
Environ 66 000 m3 de sédiments non immergeables devraient être valorisés à terre. « Une étude hydro-sédimentaire menée sur un modèle 3D a conclu à des impacts très faibles sur les courants et les fonds à l’échelle de l’estuaire », a précisé Éliette de Lamartinie, chef du service Études et travaux d’infrastructures au port du Havre. Des études d’impact sur les nourriceries et sur les espèces faune et flore ont également été menées.
Les conclusions des études seront présentées lors de la réunion publique du 31 mars sous l’égide de Marianne Azario, la garante de la Commission nationale du débat public (CNDP). Haropa-Port du Havre et Voies navigables de France (VNF) exposeront également les chantiers initiés dans le cadre d’un vaste plan d’amélioration de la compétitivité du transport fluvial de conteneurs maritimes sur le bassin de la Seine, à la veille de la fusion des ports de l’axe Seine.
Natalie Castetz