Le port normand planche sur sa stratégie « zéro carbone » et explore différentes pistes. Offre de services, politique tarifaire, énergies alternatives... Tour d’horizon avec Kris Danaradjou, récemment nommé directeur général adjoint.
Haropa s'est emparé du sujet de la transition énergétique et pousse ses réflexions dans plusieurs directions. Déjà en place ou en cours d’installation sur l’axe Seine et au Havre, sur le quai de Marseille et le terminal multimodal, les bornes produisant de l’électricité et de l’eau sont amenées à se multiplier. « Dix bornes fonctionnent déjà sur l’axe Seine. Et nous en prévoyons au total 78 de plus », explique Kris Danaradjou, récemment nommé directeur général adjoint d’Haropa Port du Havre après avoir occupé le poste de directeur du port de Gennevilliers. L’investissement, porté par Haropa et VNF, représente 9 M€, dont une participation de l’UE à hauteur de 1,8 M€.
Les premières expérimentations de ces bornes sur la Seine remontent à 2015. Soixante-dix-huit seront installées le long de l’axe seine d’ici à 2023 et uniquement pour le fluvial. Haropa planche aussi sur l'électrification à quai des terminaux des trois quais de la Pointe de Floride où accostent les paquebots de croisière et des terminaux Nord du port. Le projet consiste à construire un réseau de câbles enterrés pour que les navires se branchent à une source d’électricité terrestre à l’aide de systèmes de raccordement lors de leurs escales au Havre. Des études similaires sont également menées pour Port 2000 et le terminal roulier.
Hydrogène à l’étude
Dans un tout autre domaine, Kris Danaradjou explique qu’au Havre, l’usine de traitement de déchets Serep, installée sur la zone industrielle, récupère et traite les polluants récupérés dans les scrubbers. Les navires qui déposent leurs déchets d’exploitation solides ou liquides ont droit à une réduction sur la redevance acquittée à l’autorité portuaire.
L'hydrogène fait aussi partie des pistes explorées par Haropa. Un projet porté par H2V Industries sur la zone industrielle de Port Jérôme, près du Havre, et qui devrait voir le jour d'ici deux à trois ans, porte sur la construction d’une usine qui produira 28 000 t d’hydrogène par an. La demande de permis de construire a été déposée en mai dernier. L’hydrogène produit par électrolyse de l’eau obtiendra un label vert.
Aujourd’hui, l’hydrogène est surtout utilisé par l’industrie chimique et pétrochimique. Mais Kris Danaradjou croit à une utilisation plus large que le seul cercle industriel dans un proche avenir.
Jacques Laurent
