Le gouvernement britannique donne son feu vert au premier port franc

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Le Thames Freeport, la première zone économique franche à voir le jour au Royaume-Uni, peut démarrer ses opérations. Cette décision suscite toutefois la colère des syndicats alors que DP World, un des des trois actionnaires du complexe, devrait bénéficier de fonds publics alors qu'il est au cœur d'une tempête médiatique depuis le licenciement illégal de 800 marins par sa filiale P&O Ferries.

La nouvelle zone économique franche de l'estuaire de la Tamise englobera le port à conteneurs Thames Gateway de DP World et la zone logistique adjacente, le port polyvalent de Tilbury de Forth Ports ainsi que les installations de Dagenham du constructeur automobile Ford. Elle s'étend sur quelque 700 ha, devrait créer plus de 21 000 emplois et bénéficier de 4,6 milliards de livres sterling de nouveaux investissements publics et privés, consolidant ainsi la position de Londres en tant que premier port du Royaume-Uni.

Thames Freeport est l'un des douze sites auxquels le gouvernement britannique a accordé le statut spécial de port franc : huit au Royaume-Uni, deux en Écosse et deux au Pays de Galles. En plus d'être affranchi de la taxe à l'importation sur les marchandises exportées après fabrication, chaque site devrait recevoir jusqu'à 26 M£ (29,5 M€) de fonds publics au titre de l'amorçage. Les ports francs devront accueillir en partie des projets en lien avec la transition énergétique.

« Thames Freeport offre aux entreprises dans les domaines des technologies vertes et à faible émission de carbone l'avantage de bénéficier d'incitations substantielles à l'investissement et de procédures douanières simplifiées », explique Ruth Kelly, présidente de Thames Freeport.

Feux et contre-feux

De leur côté, les syndicats britanniques ne décolèrent pas, ne tolérant pas que des fonds publics bénéficient à DP World, l'un des trois partenaires de Thames Freeport avec Forth Ports et Ford. Le groupe émirati a mauvaise presse outre-Manche compte tenu du traitement que sa filiale, la compagnie britannique de ferries P&O Ferries, a réservé à ses marins il y a tout juste un an, en licenciant 800 marins brutalement, sans consultation, en violation du droit du travail britannique, pour les remplacer par des travailleurs étrangers moins bien rémunérés.

La semaine dernière, le gouvernement britannique a promulgué une nouvelle loi sur les conditions d'emploi des marins, qui exige que toutes les compagnies maritimes escalant régulièrement dans les ports britanniques (comme les opérateurs de ferries) assurent à leurs marins un salaire au minimum national britannique. Une mesure destinée à empêcher que le scénario de P&O Ferries ne se reproduise.

Robert Jaques

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