La Rochelle : le volume de céréales a chuté de 25 % en 2023

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Port de La Rochelle

Pour la première fois, les céréales ne sont pas la principale marchandise manutentionnée au Grand Port maritime de La Rochelle. Les produits pétroliers raffinés se sont imposés l'an dernier en trafic phare. À 8,6 Mt, tonnage global est en repli de 1 Mt.

Malgré la bonne récolte 2023, les retards dans les exportations de céréales depuis l’été ont fait chuter le tonnage général du port de La Rochelle l'an dernier à 8,6 Mt, contre 9,6 Mt en 2022.

Avec 3,4 Mt (+ 17 %), les produits pétroliers raffinés se sont imposés l'an dernier en trafic phare. La Rochelle, qui ne dispose pas de raffinerie, était précédemment plutôt un marché spot pour les importations d’hydrocarbures. Les entrées de carburant se font désormais plus régulières. « Nous pouvons recevoir de gros navires, et faisons désormais du transbordement de navire à navire pour réexpédier des produits raffinés vers des ports français de plus petite taille », explique le directeur général du port, Michel Puyrazat.

Reprise en vue pour les céréales

Les exportations de céréales, entre 2022 et 2023, ont diminué de 25 %, passant de près de 4 Mt (3,999 Mt) à près de 3 Mt (2,996 Mt). les exportations, principalement constituées de blé et d’orge, étaient déjà en berne avant l’été et l’écart s’est creusé au deuxième semestre.

La situation semble cependant évoluer favorablement, puisque décembre 2023 a été meilleur que décembre 2022 après des mois consécutifs de repli.

« Les opérateurs sont optimistes, car les planning de chargement sont très chargés chez les deux opérateurs, Sica et Soufflet-In Vivo, avec une très bonne reprise des expéditions en direction du Maroc », indique le président de l’Union maritime, Francis Grimaud. Le professionnel explique la baisse constatée des exportations en 2023 par « l’intervention de la Russie, qui a proposé des céréales à des prix très bas à des pays habituellement clients de La Rochelle ».

Michel Puyrazat est également confiant pour le premier semestre 2024, qui « s’annonce très bon » pour les exportations de céréales, après un « très mauvais » deuxième semestre 2023.

« On a un sujet très important avec les céréales, première filière portuaire historique, indique-t-il. La logique attentiste, malgré la bonne récolte 2023, est liée au contexte international. »
L’éolien offshore attendu en 2024 pour Yeu-Noirmoutiers

Difficultés de la papeterie de Condat

Autre spécialité, les produits forestiers et papetiers ne totalisent que 379 000 t, soit 40 % de moins qu’en 2022. Si les grumes et les bois de sciage ou de placage diminuent, les volumes en retrait de la pâte à papier (295 000 t), en lien avec les difficultés de la papeterie de Condat, en Dordogne, ont tiré les volumes vers le bas.

La pâte à papier est de plus en plus expédiée par train et au-delàn la numérisation condamne le papier.

Premier port français pour les entrées de fertilisants

Les vracs agricoles (744 000 t) voient leur volume diminuer de 17 %, après une année 2022 record (901 000 t), marquée par de fortes importations d’engrais, qui constituent l’essentiel de cette catégorie. La Rochelle reste le premier port français pour les entrées de fertilisants.

La Rochelle avait manutentionné 88 000 t de colis lourds en 2022, mais n’a totalisé que la moitié de ce tonnage en 2023.

La manipulation d'éoliennes offshore n’a occupé les quais rochelais que quelques mois en 2023. Cette activité devrait repartir grand train pour 18 mois à partir du mois de mars, avec 62 monopieux et 62 pièces de transition qui doivent transiter par les quais de La Pallice.

Cette opération, qui concernera le champ éolien offshore de Yeu-Noirmoutiers, suivra le même schéma que pour le champ de Guérande, à savoir un passage par le port de Saint-Nazaire pour l’assemblage.

Part modale en baisse pour le ferroviaire

Avec 1,34 Mt en 2022, la part modale du transport ferroviaire avait atteint 14 % au port de La Rochelle. La baisse des exportations maritimes de céréales a induit de moindre entrées dans les silos.

En conséquence, seulement 1,05 Mt de trafic ferroviaire ont été enregistrés à La Pallice en 2023 tandis que la part modale du fer est retombée à 12 %. La structure du fret ferroviaire y est en effet presque entièrement tournée vers les céréales, qui cumulent 96 % des tonnages des trains alors que la pâte à papier, les vracs alimentaires et les transports militaires émargent chacun à 1 % du total.

Croisière : escales non acceptées

La Rochelle a connu 33 jours d’escales en 2023, avec un total de 70 558, contre 66 000 en 2022. Cette croissance du nombre de passagers n’est pourtant pas recherchée.

Pour cadrer avec l’objectif fixé au sein de l’agglomération rochelais d’une neutralité carbone en 2040, le Grand Port maritime s’est lancé dans une politique de décroissance raisonnée.

En 2023, trois escales ont été refusées sur les 53 sollicitées. En 2024, il y en aura 19. Pour éviter la surfréquentation touristique, aucune ne sera désormais prévue en juillet et août. En 2030, le nombre d’escales devra avoir diminué de 40 % par rapport à 2022.

Étienne Berrier

 

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