La Chine étend son programme de zones franches en y ajoutant six zones de libre-échange pilotes, portant à 18 le nombre de ces zones portuaires particulièrement attractives pour ses avantages fiscaux. Elles auront toutes une orientation bien assignée.
Et de dix-huit ! Fin août, le gouvernement chinois a officialisé la création de six nouvelles Free Trade Zone (FTZ) pilotes dans six provinces différentes du pays. Toutes d’une superficie voisine de 100 km2, elles viennent s’ajouter aux 12 déjà existantes. Comme les précédentes, elles bénéficieront de droits de douane allégés ou supprimés et auront chacune leurs spécificités avec comme orientation générale l’expérimentation de réformes économiques et administratives, le développement de nouveaux secteurs industriels ou technologiques. Tout ceci en vue d’accroître les échanges commerciaux avec des pays ou des régions données.
Pour la première fois, deux sont situées dans des provinces sans accès à la mer, le Heilongjiang, au nord, à la frontière avec la Russie, et le Yunnan, au sud, près du Vietnam, du Laos et de la Birmanie. Elles auront notamment pour vocation de développer l'économie transfrontalière.
Les autres vont voir le jour dans les quatre seules provinces côtières qui jusqu’à présent en étaient encore dépourvues. Il s'agit du Guangxi, situé au sud-ouest de la Chine, dont le principal port est Beihai, et qui aura à charge de développer les échanges avec l'ASEAN, zone de libre échange entre 10 pays de l'Asie du Sud-Est ainsi que les liaisons terre-mer, du Jiangsu, juste au nord et à l’ouest de Shanghai qui en 2017 a regroupé dans une entité unique ses huit principaux ports (Nanjing, Lianyungang, Dafeng, Nantong, Taizhou, Suzhou, Wuxi, Taicang et Jiangyin).
Tensions actuelles entre Séoul et Tokyo
La dominante « commerce international de matières premières » et les services portuaires font partie du plan du Hebei, qui entoure Pékin. La province a immédiatement donné des précisions sur le découpage de sa FTZ en quatre secteurs, dont un sur le littoral, autour du port de Caofeidian.
Tout aussi réactive, le Shandong a dévoilé les grandes lignes de sa FTZ divisée en trois secteurs, l’un à l’intérieur des terres et les deux autres en proximité des ports de Yantai et Qingdao. Avec comme objectifs, la modernisation de l’industrie maritime, de la logistique des transports et la création d’un hub maritime pour Qingdao tandis que Yantai se concentrera sur le développement des échanges avec le Japon et la Corée. Ces deux pays souhaitent signer avec la Chine un traité de libre-échange mais sa conclusion ne semble pas pour demain compte tenu des tensions actuelles entre Séoul et Tokyo.
Début août, les autorités chinoises ont par ailleurs annoncé le doublement de la surface de la FTZ de Shanghai, la première à avoir été créée en 2013. Son extension se fera autour de la ville de Lingang, proche du port en eaux profondes de Yangshan, et englobe le site de l’usine de voitures électriques Tesla dont l'ouverture est prévue en juin 2020. Rien de nouveau en revanche concernant le projet de création d’un port franc à Shanghai évoqué depuis presque deux ans mais qui sans aucune évolution concrète.
Thierry Joly (en Asie)