2022 a été marquée par une nette reprise de l'économie italienne et des activités d'import-export, après le très fort ralentissement de 2020 lié à la pandémie et ses répercussions sur l'année suivante. Les exportations ont ainsi augmenté de 21,8 % l'an dernier et les importations de 38,4 %, un bond en avant lié notamment à « la dynamique des matières premières énergétiques », selon le rapport trimestriel de la Fedespedi, la Fédération nationale des entreprises du transport international.
Sur l'activité conteneur, l'Italie a mieux résisté que les autres ports de Méditerranée. Alors que sur l'ensemble de la région, le trafic enregistre un repli de 1 %, l'Italie parvient à le faire progresser de 2,4 %. L’embellie profite à la plupart des grands ports italiens, à l'exception de ceux de Gênes (- 1 %), La Spezia (- 8,2 %) et Salerne (- 13,7 %). En revanche, Trieste, Savone et Ravenne se redressent nettement, avec des progressions, respectivement, de 15,9 %, 19,4 % et 7,3 %. Gioia Tauro, lui, retrouve, grâce au transbordement, son niveau d'avant Covid, avec 7,1 % de mieux qu'en 2021.
Au total, les ports italiens ont manutentionné l'an dernier 11,5 MEVP, un trafic stable par rapport à l'année précédente, en dépit de la congestion des chaînes d'approvisionnement et des incertitudes suscitées par la guerre en Ukraine et la hausse des matières premières et de l'énergie qui en a découlé.
Un bon cru pour le Sud
Autre phénomène notable pour l'année 2022, le très net redémarrage de la croisière et celui des ferries, filières de poids transalpines. Dans la plupart des ports italiens, le reprise se traduit par des croissances à deux chiffres par rapport à 2021, une année encore marquée par les « stop and go » réglementaires. En nombre de passagers, ils ont fait mieux qu’en 2019, l'année avant que le Covid vienne gravement perturber les deux secteurs.
Sur ces deux créneaux, les six ports du sud de l'Italie, de Bari à Trieste, réunis par une même autorité portuaire, se distinguent. Le nombre de croisiéristes y a franchi la barre des 500 000, soit plus du double de 2021. L'activité ferry n'est pas en reste avec 1,7 million de traversées, soit également 50 % de plus que l'année précédente. Ce qui ne peut pas être assimilé à un exploit, les années Covid ayant assigné à quai les ferries et les paquebots pendant de longs mois.
Sur le fret, les six ports du sud ont manutentionné 19,5 Mt de marchandises, en hausse de 16,2 % par rapport à 2021 et de 13 % par rapport à 2019.
Le Nord pavoise
Au nord de l'Adriatique, Trieste et Monfalcone explosent leurs records, pour le fret comme pour les passagers. Au total, les deux ports ont traité 61 Mt, en progression de 4,03 %. Trieste, avec 878 000 EVP manutentionnés, obtient le meilleur résultat de son histoire sur le conteneur. Quant aux ferries, ils ont effectué 862 escales, contre 763 l'année précédente.
Même succès pour le roulier. L'activité enregistre une croissance de 4,75 % avec 320 327 unités, une tendance dans la droite ligne du succès enregistré par Trieste depuis qu’une autoroute de la mer le relie à la Turquie avec DFDS.
Myriam Guillemaud Silenko
Gênes : Progression des trafics conteneur, vracs et passagers
L'année 2022 a apporté une bouffée d'oxygène à Gênes et à ses voisins, Savone et Vado Ligure. Tous les trafics connaissent une nette croissance au sein de l’union portuaire, qui se positionne en tant que premier hub maritime du nord de l'Italie.
Les ports de Gênes, Savone et Vado Ligure organisés en union portuaire consolident leur leadership pour la manutention de conteneurs. Même si Gênes n’égale pas ses voisins, les volumes traités par l’ensemble ont été consolidés l'an dernier (+ 0,6 %) pour revenir aux niveaux d'avant la pandémie, à 2,8 MEVP. Leur tonnage conteneurisé est même en augmentation de 3,5 % et le transbordement de 4,1 %, faisant des trois ports « le premier hub maritime du nord de l'Italie », selon l'autorité Ports de Gênes.
16,6 % des volumes étant acheminés par rail
Pour la troisième année consécutive, la croissance du trafic de conteneurs a stimulé le report modal, 16,6 % des volumes étant acheminés par rail. En 2022, le trio a enregistré un total de 418 695 EVP transportés par plus de 10 000 wagons, en progression de 10,1 % par rapport à l'année précédente.
Tous tonnages confondus, ils ont totalisé 66,22 Mt, en hausse de 4,2 %. À lui seul, le conventionnel, qui pèse près du quart du trafic global grâce notamment au ro-ro, a poursuivi sa tendance à la hausse pour atteindre près de 14,6 Mt (+ 4,9 % par rapport à 2021). Les vracs solides ont montré des signes de reprise mais plafonnent (+ 0,7 %) pour un total de 2,5 Mt. Quant aux vracs liquides, en hausse de 8,6 %, ils se répartissent entre Savone-Vado Ligure pour 6,3 Mt et Gênes pour près de 13 Mt.
Á la peine durant la pandémie, le trafic de passagers est sorti de la nasse, surtout sur les six derniers mois de l'année. Les terminaux de ferry ont vu passer 2,7 millions de passagers, soit une progression phénoménale de 40,3 % qui marque même une hausse par rapport à 2019, l'année d'avant la pandémie. Les terminaux de croisière ont enregistré 1,6 million de passagers, ce qui là encore indique une très nette amélioration avec 10 % d'escales de paquebots en plus par rapport à 2019.
M.G.S