Le port d'Hambourg confirme son décrochage sur le conteneur par rapport à ses grands voisins du range Nord, Rotterdam et Anvers. Là où il ont retrouvé de vives couleurs au troisième trimestre, le troisième port européen reste à la peine. À fin septembre, il avait manutentionné 5,8 MEVP soit 0,4 % de moins qu’au cours des neuf premiers mois de l’année dernière. La stabilité des volumes concerne surtout les conteneurs pleins (5,1 MEVP, + 0,2 %) tandis que les vides (722 000 EVP) ont chuté de 4,6 %.
« Un grand nombre de ports occidentaux ont été utilisés comme plateformes de transbordement pour les volumes Asie-Méditerranée en raison du détournement temporaire des navires autour du Cap de Bonne-Espérance. Hambourg n'a pas bénéficié de cet effet positif », justifie la direction.
La part modale du rail dépasse les 50 %
Si le port des rives de l’Elbe ne bénéficie pas de ce mouvement, il consolide sa carte maîtresse : la place du ferroviaire dans ses transports terrestres de conteneurs. Au cours des trois premiers trimestres de cette année, les pré- et post-acheminements de conteneurs maritimes par rail ont augmenté de 2,7 % pour atteindre 2 MEVP. Les échanges de conteneurs avec l’hinterland à 3,9 MEVP (+ 0,2 %), la part modale du ferroviaire pour les transports conteneurisés atteint 50,7 %. Inégalable de ce point de vue.
Le breakbulk de retour
Autre motif de satisfaction pour le premier port allemand : les trafics breakbulk ont cumulé 904 000 t au cours de janvier à septembre, soit 3,7 % de plus qu’au cours des neuf premiers mois de 2023.
Mais les bonnes nouvelles s’arrêtent là. « La faiblesse de l'économie allemande continue d'avoir un impact sur le trafic total du port. Les tensions politiques liées à la guerre en Ukraine et aux attaques des milices houthistes en mer Rouge ne font qu'aggraver cette situation. » Les conséquences de ce contexte économique et géopolitique se font surtout sentir sur les trafics vracs (24,9 Mt, -9,3 %), qui plombent le tonnage total du port (84 Mt, -3 %). La situation s’est cependant redressée au troisième trimestre, puisque la chute des vracs était de 12 % fin juin, à l’issue des deux premiers. En cause, les importations de charbon, résultant de la fermeture de plusieurs centrales thermiques en Allemagne. Les vracs secs (13,5 Mt) reculent ainsi de 7,7 % tandis que les vracs agricoles (4,8 Mt), comptabilisés à part, se replient de 4,1 % malgré l'amélioration (+ 7,8 %) des exportations d’aliments du bétail (1 Mt) et de des importations d’oléagineux (+ 2,8 %, 2,3 Mt).
Baisse des vracs liquides
Les vracs liquides (6,6 Mt) dévissent de 15,6 %. La hausse de 34,6 % des exportations de produits pétroliers a cependant permis de limiter la casse, puisque le repli n'était « que » de 28 % à la fin du premier semestre.
Étienne Berrier