Hambourg, plus marqué par le Covid que ses voisins du range nord-européen

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Le premier port allemand a accentué sa déconfiture​ du premier trimestre au cours duquel il avait enregistré une baisse de près de 8 %. Il solde le premier semestre de l’année avec un recul de 12 %, tous trafics confondus, à 61,2 Mt. Le port hanséatique est plombé par la baisse des échanges avec la Chine. 

Le ralentissement de l’économie mondiale engendré par la crise sanitaire n’aura pas épargné le port hanséatique. Le premier trimestre avait résonné comme une alerte. À l’issue du premier semestre, le troisième port du range nord-européen accuse une chute de ses volumes encore plus marquée. Le conteneur souffre particulièrement et bien davantage que chez ses homologues de la région. Les flux de conteneurs ont reculé de 12,4 % pour s’établir à 4,1 MEVP alors que le néerlandais Rotterdam a dévissé de 7 % en EVP et 9,1 % sur le trafic total et qu’Anvers est resté stable sur le conteneur (+ 0,4 %), mais a reculé de 4,9 % sur son trafic global. 

« Ce développement ne nous satisfait naturellement pas. Comme on s’y attendait, le recul des échanges lié à la pandémie a été plus fort au second trimestre qu'au premier. Il s’explique par une conjoncture mondiale faible ainsi que par le ralentissement, voire l’interruption, de nombreuses chaînes logistiques. Il n’en reste pas moins que le port de Hambourg est pleinement opérationnel », a justifié Axel Mattern, président de Hafen Hamburg Marketing (HHM) qui présentait les résultats fin août.

Anvers : déjà la reprise ?

La principale raison de ce plus fort recul est la baisse importante des échanges entre Hambourg et la Chine qui occupe, et de loin, la première place des destinations avec un tiers de l’activité totale du port. Les très légères progressions du trafic conteneur enregistrées avec les États-Unis, Singapour ou le Royaume-Uni, entre autres, sont donc largement insuffisantes pour compenser le recul de 16,4 % du trafic avec la Chine. Ceci d’autant plus que les échanges avec la Russie (- 14,9 %), la Suède (- 13,3 %), la Corée du sud (- 14,4 %), le Danemark (- 2,7 %) et la Pologne (- 10,5 %) marquent eux aussi un net repli.

Les échanges de marchandises non conteneurisées se sont établis à 42,5 Mt (- 12,2 %) et le vrac à 18,7 Mt (- 11,7 %). Le fort recul des importations du port de 16,3 % (33,1 Mt alors que les exportations, à 27,5 Mt, ont chuté de 6,1 %) est à imputer aux mouvements de minerai de fer et de charbon, conséquence du ralentissement de la production d’acier. Les importations de vracs secs et liquides sont aussi nettement en recul de 24 % et 10,5 % respectivement. À l’instar de ce qui s’est passé dans de nombreux ports céréaliers, seuls les échanges de céréales et d’engrais ont connu une belle progression avec un volume de 4,1 Mt sur le trimestre, en hausse de 30,8 %.

Rotterdam n’a pas plongé au second trimestre

Pour les mois à venir, Axel Mattern n’établit pas projections très optimistes, s’attendant « à une remontée plutôt lente du volume des échanges » et ce en dépit du fait que le nombre de navires accueillis dans son port est à nouveau à la hausse. Le PDG de HHM se garde en outre de pronostiquer le temps qu'il faudra au port de Hambourg pour retrouver le niveau d'activité d’avant la crise. En attendant, ces chiffres et le net décrochage du premier port allemand par rapport à Anvers et Rotterdam ont déclenché de vifs débats dans l’hémicycle du parlement régional hambourgeois : « Hambourg comme port mondial doit enfin connaître un retournement de tendance », a exigé Götz Wiese, l’expert du parti conservateur pour les questions économiques, inquiet de la lente érosion des résultats du port ces dernières années.

Thomas Schnee

 

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