À partir de ce 13 septembre, Hervé Martel, le président du directoire du port de Marseille Fos, dont le mandat de 5 ans est proche de son terme, restera à la tête du deuxième port français mais avec le statut d'intérimaire pour six mois. L'arrêté, qui en porte la mention, a été publié au JO du 7 septembre. Charge au gouvernement Barnier, une fois en place, de le reconduire pour un nouveau mandat de cinq ans ou de lui trouver un successeur.
L'ex-directeur général d'Haropa Port du Havre pendant sept ans avait été officiellement nommé le 9 avril 2019 à Marseille pour succéder à Christine Cabau-Woerhel (non-candidate au renouvellement et de retour chez l'armement marseillais CMA CGM).
Hervé Martel aligne le parcours classique pour les directions portuaires avec son titre d'ingénieur général des Ponts et Chaussées, toutefois complété par un DEA en Économie des Transports. En tant que Ponts, il a fréquenté les directions de l'Équipement, les administrations en charge des infrastructures et des transports ainsi que les cabinets ministériels, notamment celui de Jean-Louis Borloo pour lequel il a été conseiller technique en charge des ports, des transports maritimes et de l'aviation civile. C'est à cet endroit peu confortable qu'il a travaillé sur l'épineux dossier de la réforme des ports maritimes.
À l'Union des ports de France, qu'il a présidé un temps, il a fait de la fiscalité et du modèle économique des ports quelques-unes de ses obsessions. Au sujet de l'art.35 de la loi LOM, qui portait le risque de requalifier toutes les conventions de terminal en concessions de services, il a oeuvré pour sécuriser ce régime et déverrouiller les contraintes tout en permettant aux autorités portuaires de racheter les biens ou de les céder à un autre occupant et d'y adosser, par exemple, des objectifs de trafics.
À Marseille, il retrouve au premier étage de la gouvernance Christophe Castaner et Laurence Borie-Bancel, qui, eux, ont déjà été réélus en avril à la présidence et vice-présidence du conseil de surveillance, cette fois pour une mandature complète de cinq ans après une séquence de 18 mois. Une élection à la russe, puisque sans concurrence.
Outre-Mer ficelé
Depuis plusieurs mois, le processus de renouvellement à la tête des grands ports maritimes est en cours mais touche désormais à sa fin. Outre-Mer, le renouvellement est ficelé. Bruno Mence a été nommé en Martinique, Julien Dujardin (ex-DGA du port de Nantes-Saint-Nazaire) à La Réunion tandis que Jean-Pierre Chalus a été reconduit à la Guadeloupe pour son quatrième mandat à la tête d’un Grand Port maritime. En Guyane, Stéphane Tant avait été nommé le 1er septembre 2023 pour remplacer Philippe Lemoine, qui après dix ans et deux mandats à la tête du port aux deux sites (Pariacabo à Kourou et Dégrad-des-Cannes), avait fait valoir ses droits à la retraite.
Métropole - 1
En métropole, il subsiste un grand point d'interrogation avec le départ surprise et précipité (quelques jours après en avoir fait l'annonce au personnel) de Stéphane Raison, qui avait été nommé en juin 2021 à la tête d'Haropa Port après avoir achevé le chantier de la fusion du Havre, de Rouen et de Paris, entamé par l'ex-présidente du conseil d’administration du Port autonome de Paris, la franco-danoise Catherine Rivoallon. Christophe Berthelin, directeur général adjoint en charge de la comptabilité et des finances d’Haropa port, a été désigné pour faire le lien avec le nouveau promu.
Sinon, à Dunkerque, Maurice Georges a été reconduit au directoire. De même pour Jean-Frédéric Laurent à Bordeaux. Jean-Rémy Villageois est arrivé à Nantes-Saint-Nazaire en direct depuis La Martinique où il était aux commandes depuis 2012. Il se retrouve aux côtés de Christelle Morançais, présidente de la région Pays de la Loire, tête de pont du conseil de surveillance.
Sandrine Gourlet a été confirmée à La Rochelle pour un duo exclusivement féminin (avec Cécile Richiardi à la présidence du conseil de surveillance). Cette ingénieure générale des Ponts, des Eaux et des Forêts a succédé à Michel Puyrazat, dont la fin de mission aura été marquée par un double pilotage portuaire, de La Rochelle et de Nantes-Saint Nazaire, à la suite du départ d’Olivier Tretout en septembre 2023.
Grand projet stratégique pour tous
Tous arrivent aux commandes alors que l'élaboration des Grands projets stratégiques 2024-2028 est déjà bien enclenchée. Et dans un contexte de grand chambardement. Il est attendu de ces outils qu'ils remplissent bien d'autres fonctions que d'ouvrir la porte aux marchandises. Désormais destinés à être tout à la fois terrains de la réindustrialisation, hubs de production de nouvelles énergies et stations-(multi)services.
Adeline Descamps
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