2018 fut particulièrement satisfaisante pour le premier port fluvial belge, qui est depuis plusieurs années dans une tendance positive. Il revendique plusieurs records. Mais c’est sa performance sur le conteneur qui retient l’attention et justifie ses ambitions.
Le port autonome de Liège aura enregistré l’an dernier un trafic global de 21,3 Mt (+ 1,3 %), dont 15,95 Mt en fluvial (+ 0,1 %), segment entravé par la baisse historique des eaux du Rhin. Mais le tonnage qui se départ est celui du trafic émergent des conteneurs avec 85 521 EVP (+ 15 %). Ce segment est appelé à se développer. La société commune (à 50/50), créée en novembre dernier entre les terminaux de Tercofin (Liège Container Terminal LCT à Renory, au sud) et celui de DP World Inland (Liège Terminal sur le Trilogiport au nord), qui se traduit par un opérateur unique, doit permettre une consolidation des volumes et accroître l’efficacité des services à la clientèle. Les deux terminaux interviennent pour plus de 90 % du trafic conteneurs de Liège. L'autre terminal de DP World Inland en Belgique (Antwerp East, une joint-venture avec le Port d'Anvers et les activités intermodales de Tercofin) ne feront pas partie de la nouvelle société commune.
Le 3e opérateur, Euroports Inland terminals, a pour l’heure une activité encore marginale, mais la situation est susceptible de changer. Le groupe Euroports, très implanté en Belgique avec des terminaux à Gand, à Anvers et Liège, vient d’être repris par R-Logitech, une filiale logistique du conglomérat Monaco Resources, un groupe de 656 M€ de chiffre d’affaires, propriété du holding chypriote Cycorp First Investment dépendant de la famille franco-libanaise Younes. La société d'investissement public de la région flamande PMV et celle de l’État belge FPIM, y ont investi, certes à titre minoritaires.
Manque à gagner de 300 000 t
Pour le 3e port fluvial belge, le trafic fluvial a déçu. Ils auraient pu être positifs sans la baisse des eaux sur le Rhin, souligne le directeur général du port Émile-Louis Bertrand, responsable d’un manque à gagner de 300 000 t. Pour Dimitri Descamps, le président de la MUPoL (Manutentionnaires et Usagers du Port de Liège), il faut prendre certaines dispositions pour éviter que la situation ne perdure, comme accroître les capacités de stockage ou développer une stratégie multimodale notamment via le rail pour améliorer les trafics ferroviaires vers le Rhin. Infrabel, exploitant des chemins de fer belges, a réalisé à ce titre un schéma directeur qui vise le développement des infrastructures ferroviaires pour l’ensemble des zones portuaires. Pour la MUPoL, la priorité est l’amélioration des quais rive gauche, entre autres pour le traitement de trafics de construction.
Quant aux évolutions envisagées sur la plate-forme trimodale Trilogiport, l’autorité portuaire, « qui recherche de nouveaux terrains », dit poursuivre les discussions relatives à l’intégration du site de 180 ha de Chertal, appelé à devenir une seconde plate-forme se situant dans le prolongement de la première. L’assainissement du terrain doit être effectué. Il appartient à Arcelor de prendre en charge la dépollution des sols. Il y serait envisagé une usage mixte, l’un axé sur des trafics fluviaux, l’autre pour des implantations économiques à valeur ajoutée. Selon Émile-Louis Bertrand, les ports d’Anvers et de Rotterdam auraient manifesté leur intérêt pour y investir.
B Van den Bossche
21,3 Mt
Trafic global de 21,3 Mt (+ 1,3 %), dont 15,95 Mt en fluvial (+ 0,1 %), 3,89 Mt pour la route (+ 8 %) et 1,51 Mt via le rail (stable)
85 521 EVP (+ 15 %).
Cabotage maritime : 122 escales (+ 6 %)