Comme sur la côte ouest-américaine où un conflit social avait fini par s’envenimer après plus d’un an de négociations entre les dockers et leurs employeurs, il aura fallu aussi l’intervention d’un représentant du gouvernement fédéral au Canada pour trouver un compromis entre la British Columbia Maritime Employers Association (BCMEA) et l'ILWU Canada.
Un conflit social observé par 7 500 dockers a démarré le 1er juillet dans les deux plus grands ports canadiens, essentiels aux importations conteneurisées de biens de consommation – Vancouver (3,5 MEVP en 2022 dont 1 84 MEVP à l’import) et Prince Rupert (1,03 MEVP dont un peu plus de la moitié à l’import).
Un accord d'une durée de quatre ans
Après 13 jours de blocage et de perturbations des transports ferroviaires conteneurisés, un accord de principe d’une durée de quatre ans a été trouvé mais reste à ratifier par les deux parties.
En baisse de 46,2 %
Mais selon l'Association of American Railroads, il faudrait trois à cinq jours pour chaque jour de grève pour que les réseaux et les chaînes d'approvisionnement se rétablissent.
Selon ses données, le transport ferroviaire intermodal canadien a baissé de 46,2 % durant la semaine de grève par rapport à la même semaine de l’année dernière. Les produits forestiers, pétroliers et chimiques notamment ont été les plus impactés.
Les deux ports de la Colombie-Britannique sont stratégiques pour les importations conteneurisées américaines en provenance de l’Asie parce qu'une part significative y est transbordée sur le rail vers Chicago et d'autres destinations nord-américaines.
Une valeur de 570 M$
Selon les statistiques américaines, une valeur de quelque 570 M$ arrivent chaque jour aux États-Unis dans les conteneurs en provenance du Canada. Selon les données des autorités portuaires, environ 15 % des biens de consommation qui transitent par le port de Vancouver est à destination ou en provenance des États-Unis.
Les salaires ont été l'un des principaux points d'achoppement dans les négociations, l'ILWU revendiquant une indexation par rapport à l'inflation. Le syndicat affirme que le pouvoir d'achat réel des dockers a chuté de 2,5 % depuis 2017, et que la croissance des salaires a été inférieure à celle de l'ensemble de l'économie canadienne.
Adeline Descamps