Espagne : au tour des ports basques de se déployer

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Alors que la grande période d’extension de capacité des ports espagnols est terminée, ceux du Pays basque espagnol, Bilbao et Pasaia, ont lancé des projets très ciblés qui devraient améliorer leurs capacités et leur attractivité pendant les années à venir.

Le Covid-19 et la crise économique n’ont pas freiné la stratégie d’investissement de l’Autorité portuaire de Bilbao (APB) et l’année 2021 s’inscrit dans cette dynamique. Le 3 mars dernier, le conseil d’administration a décidé de lancer l’appel d’offres pour la construction de l’extension du quai AZ-1. La publication officielle est prévue au cours des prochains jours. Il s’agit d’ajouter 231 m supplémentaires gagnés sur la mer avec une profondeur de quai de 21 m. La superficie totale sera de 49 760 m2 . Le coût du projet s’élève à 28,8 M€ et le délai d’exécution est de 18 mois.  « Les travaux devraient démarrer avant la fin de l’été » précise-t-on à l’APB.

La mise en route de ce projet a même été accélérée pour répondre à la pénurie d’espace disponible pour l’installation d’activités industrielles désireuses d’une localisation dans le port afin d’éliminer la procédure de transport et simplifier la logistique. Plusieurs gros acteurs industriels, notamment dans l’éolien, se sont installées dans l’enceinte portuaire.

Le principal projet demeure celui de la Jetée centrale (Espigón Central), un terre-plein gagné également sur la mer. Les travaux d’urbanisation de la phase 1 (201 399 m2) sont en cours et devraient être achevés fin 2021. Un premier projet concret devrait voir le jour. La société Toro y Betolaza, déjà présente dans le port, a demandé une extension de 70 000 m2 de sa concession actuelle (110 000 m2). Une partie de cette extension concerne l’Espigón Central où la société envisage de construire un entrepôt de 21 600 m2. Le coût de l’investissement est de 5 M€.

De nouvelles concessions à Pasaia

A Pasaia, un port situé dans la banlieue de Saint-Sébastien et à une dizaine de kilomètres de la frontière avec la France, l’AP a engagé un plan d’investissements de 57 M€ sur cinq ans afin de permettre l’accès à de plus gros navires, d’accroitre la superficie exploitée et de diversifier les trafics. L’autorité portuaire a lancé le processus d’appel d’offres pour quatre nouvelles concessions, dont l’espace occupé par l’ancienne centrale thermique de Lezo, soit en tout 1,35 km de ligne de quai et une superficie de 43 666 m2.

L’objectif principal est de mettre fin au déclin structurel du port lié à l’effondrement du trafic de ferraille. En 2020, Pasaia a traité 3,2 Mt, de moitié moins qu’en 2014. Le port est spécialisé dans les produits sidérurgiques, l’agroalimentaire, la pâte à papier et le trafic automobile. Pasaia est l’un des rares ports espagnols qui ne traite pas de conteneurs, si ce n’est ponctuellement comme lors de la grève des ouvriers de la manutention à Bilbao l’année dernière. Les appels d’offres visent les diverses et les vracs secs mais n’excluent pas les boîtes, même s’il n’y a actuellement aucune ligne régulière dédiée à ce trafic.

Daniel Solano

 

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