En attendant la reprise des liaisons, Sète engrange les investissements

 

Après avoir accusé une baisse de 70 % du nombre d'escales au pic du confinement, le port de Sète accompagne la reprise progressive de ses trafics vers la Turquie et le Maroc. Et signe avec le groupe Cat une convention long terme pour l'occupation, sur 18 ha, d'une activité de stockage de véhicules neufs…

Liaisons ferry suspendues avec le Maroc, passage de trois à une escale hebdomadaire opérée par DFDS depuis la Turquie… Au pire du confinement, « entre le 15 avril et le 15 mai, le port de Sète a accusé une baisse de 70 % du nombre d’escales par rapport à la même période l’an passé », relève Olivier Carmès, directeur général du port. Le port héraultais subit également une contraction sur les produits pétroliers (- 70 %) et sur l’importation de véhicules. Quant à la partie croisières, « on craint une année blanche », admet-il.
Quelques trafics résistent toutefois : les vracs agroalimentaires et l’import de clinker par Cem’In’Eu, convoyé ensuite par train vers la cimenterie de Tonneins (Lot-et-Garonne). Le chiffre d’affaires d’avril ne baisse « que » de 30 % sur la période, compensé par un maintien de 80 % de l’activité pêche. Les entreprises louant des locaux à l’EPF Port Sud de France bénéficient d’un report à fin septembre du paiement des loyers de mars à juin.

Une reprise progressive et partielle

S’il n’y aura « pas de reprise à 100 % de l’activité avant 2021 », une reprise progressive et partielle est constatée depuis le 15 mai. DFDS a mis en place une 2e escale hebdomadaire et devrait mettre en place une 3e fin juin. La reprise du trafic ferry avec le Maroc, opérée par GNV, est espérée à partir du 15 juillet, sous couvert d’une délivrance de l’autorisation par la Royaume chérifien. Pendant le confinement, GNV a réalisé plusieurs rapatriements de Français bloqués au Maroc avec leurs camping-cars. « En tout, nous en sommes à 3 000 rapatriements, et nous atteindrons 5 000 au total. » Le trafic de clinker pourrait atteindre 300 000 t par an. Pour  2020, le tonnage global devrait atteindre 4 Mt (4,3 en 2019), « alors que les 5 millions auraient été atteints sans le Covid-19 », assure Olivier Carmès. Le chiffre d’affaires devrait baisser de 15 % selon les projections.

Investissement dans une grue sur rail et convention avec le Groupe Cat

L’EPF Port Sud de France va investir 5,5 M€ dans l’acquisition d’une grue sur rail de grosse capacité (120 t) avec trémie, décision actée lors d’un conseil d’administration, présidé par Jean-Claude Gayssot, président du port, le 15 juin. De marque Liebherr, elle sera installée au 1er trimestre 2021 et remplacera une grue vieille de 32 ans. « La concurrence entre ports européens risque d’être plus vive dans ce contexte, il est important de poursuivre la modernisation des outils de manutention », rappelle-t-il. Autre atout commercial à moyen terme : la création d’une nouvelle plateforme ferroviaire, avec un doublement de capacité, à partir de juin 2021. La stratégie « Smart&Green Port », prévue d’ici à 2025 par la Région Occitanie, propriétaire du port, comprend par ailleurs le branchement à quai des navires pendant leurs escales, la production d’énergie à quai avec une solution hydrogène et l’intégration paysagère des espaces portuaires, indique le conseil d’administration.

Enfin, une convention long terme (20 ans) vient d’être signée avec le groupe Cat (stockage de véhicules neufs : Renault, Ford et Dacia, Hyundai étant parti à Marseille) pour l’occupation par ce dernier de 18 ha, en cours d’aménagement. L’opérateur était déjà présent à Sète, l’objectif étant à présent de professionnaliser le process et augmenter la zone de stockage, pour passer de 80 000 à plus de 120 000 véhicules par an. Les travaux de revêtement de la plateforme sont lancés.  Quant à la vente de l’usine de biocarburants Saipol (80 emplois à Sète) par le groupe Avril, « les négociations sont toujours en cours. Nous sommes toujours inquiets sur le devenir de l’activité à Sète, mais pour l’instant, l’importation de graines sur de gros navires se maintient à un bon niveau », conclut-il.

Hubert Vialatte

Rio Tagus : le blocus


Le feuilleton judiciaire du Rio Tagus, chimiquier à l’abandon depuis 10 ans le long d’un quai, n’en finit pas. Le Conseil d’État vient en effet de décider que le démantèlement de l’épave ne s’imposait pas (encore). « On est dans une impasse, regrette Olivier Carmès. On a tout fait pour prendre en considération le risque (qu’il juge réel et imminent, contrairement à la justice, NDLR), en lançant un marché de destruction, et en négociant avec le propriétaire, en lui proposant de partager le coût du démantèlement ou de transporter jusqu’à Barcelone (où est basé le propriétaire) le Rio Tagus » C’est à présent au propriétaire espagnol de gérer ce dossier, devenu empoisonnant pour le port de Sète.

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