Le président de la République, homme-orchestre de la réforme des retraites, ne semble pas le bienvenu sur les quais du port de Marseille où il est attendu le 28 juin dans le cadre de sa visite de trois jours.
« S’il vient, il aura un bel accueil, le travail s’arrêtera. Nous avons averti il y a quelques temps son ministre des transports, Clément Beaune, que nous ne voulons aucun membre du gouvernement sur les quais français. Nous n’arrêterons pas le combat et nous souhaitons qu’il fasse marche arrière », a déclaré, ce 27 juin, au JMM Ludovic Lomini, secrétaire général du syndicat CGT des dockers des bassins Est du port.
Même tonalité dans les bassins Ouest. « Emmanuel Macron nous doit des réponses sur la question des retraites des portuaires. Tant que ce n’est pas réglé, nous lui interdisons de venir sur le port », prévient Christophe Claret, secrétaire général du syndicat CGT des dockers du Golfe de Fos. Et le syndicaliste d’exprimer ses inquiétudes au regard de la circulation sur la RD 268 entre le rond-point de la Fossette et les terminaux à conteneurs.
« Avec les projets de GravitHy [production d'acier décarboné, NDLR], H2V Fos [hydrogène vert], Carbon [panneaux photovoltaïques], le terminal éolien et la réalisation de Fos4 X [tous sur la zone industrialo-portuaire], le port annonce l’arrivée de 8 000 salariés supplémentaires sur la zone d’ici à 2030. Or le réseau est saturé ! », dénonce le militant.
Volet portuaire du « plan Marseille en Grand »
Le 28 juin, après la tenue d’un conseil des ministres en visioconférence à 9 h depuis la préfecture de la Région Provence-Alpes Côte d’Azur, le président échangera avec les acteurs du logement. À midi, selon le programme établi, il est prévu qu'il se rende sur le port. « Sa venue n'est pas remise en question, c’est le lieu qui n’est pas défini. Nous n’avons pas d’information sur l’ordre du jour », précise de son côté l'autorité portuaire.
Selon nos informations, le volet portuaire du plan Marseille en Grand devrait être présenté en préfecture et concerner l’avancement des travaux portant sur l'intégration des ports de l’axe Rhône-Saône-Méditerranée ainsi que les aménagements en courant de quai des terminaux croisières.
A son arrivée dans la deuxième ville de France, Emmanuel Macron a annoncé la création d’un groupe d’intervention portuaire des douanes, fort de cinq agents pour lutter contre les trafics, et l’investissement d’un deuxième scanner qui sera opérationnel en 2024. Il a également annoncé un « pilotage resserré et intégré de la sureté du port de Marseille » (police gendarmerie et douane) sous l’autorité de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
Nathalie Bureau du Colombier