DP World quitte le port espagnol de Tarragone

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Le terminal à conteneurs du port de Taragone, dont sont actionnaires jusqu"à présent DP World et ZIM.

Crédit photo ©APT
Le 31 mars, l’Autorité portuaire de Tarragone (APT), a annoncé sa volonté de « récupérer » la concession du terminal à conteneurs exploité actuellement par le groupe émirati DP World. Un nouvel appel d’offres devrait être annoncé prochainement. La continuité des opérations sera assurée par l’opérateur actuel jusqu’à l’été 2023.
 

Le monde maritimo-portuaire a été plutôt habitué jusqu’ici aux annonces des investissements des opérateurs portuaires, principalement étrangers. Le retrait du groupe dubaïote est un événement inhabituel qui s’explique probablement - DP World ne s’est pas exprimé au moment où nous écrivons - par la performance médiocre de l’installation.

En 2022, le trafic a atteint 83 000 EVP, dont un peu plus de 27 000 EVP au titre du transbordement international. Le terminal à conteneurs affiche une superficie de 41 ha avec une ligne de quai de 1 km et une profondeur de 16 m.

Un grand rival à proximité

DP World avait racheté, en 2008, 60 % du capital de la société Contarsa, qui avait décroché la concession en 2006 pour une durée de 25 ans, aux côtés de l'armateur de porte-conteneurs israélien ZIM pour les 40 % restants.

Á cette époque, l’APT avait vu grand dans une logique de diversification avec, dans un premier temps, un volume de 100 000 EVP (contre 12 000 EVP traités effectivement en 2006), puis de 250 000 EVP au bout de quatre ans. Un chiffre effectivement atteint et même dépassé (255 000 EVP en 2010), ZIM ayant fait de Tarragone son hub. Le trafic était cependant retombé à 58 000 EVP en 2018 sans retrouver par la suite le niveau de 2010.

Á l'ombre d'un géant, Barcelone

Le fond du problème est que, confronté à la présence, à une centaine de kilomètres, du géant qu’est Barcelone, Tarragone n’a pas réussi à trouver sa place dans le conteneur. D’autant que le gouvernement régional de Catalogne souhaite maintenant accélérer la recherche de synergies entre les deux ports, une stratégie bien perçue par le ministère des Transports espagnol, autorité de tutelle des ports de commerce. Le rapprochement Anvers-Zeebrugge et la consolidation d’Haropa ont « marqué les esprits » au ministère.

Á la recherche d’un nouvel opérateur

Le retrait de DP World intervient alors que l’APT a projetté 85 M€ dans un grand projet logistique, avec une zone d’activités (ZAL), le terminal intermodal de La Boella et, surtout, le très ambitieux projet de port sec à Marchamalo, dans la province de Guadalajara, dont l’entrée en service est prévue en 2024.

Des travaux sont par ailleurs en cours dans le domaine ferroviaire, dont ADIF (équivalent de SNCF-Réseau) est le maître d’ouvrage, en vue d’installer un écartement UIC. En 2025 ou, au plus tard en 2026, le port sera relié au réseau français sans nécessité de transbordement à la frontière franco-espagnole. Autant d’atouts que l’APT mettra en avant pour attirer un nouvel opérateur.

Daniel Solano

 

 

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