À Dieppe, le ferry Seven Sisters, exploité en DSP par DFDS sous la marque Transmanche Ferries pour le compte du conseil départemental de la Seine-Maritime, a repris début janvier ses rotations sur la ligne régulière transmanche avec Newhaven après un séjour au bassin de Paris pour d’importants travaux de requalification de ses espaces passagers. Son jumeau, le Côte d’Albâtre, a immédiatement pris sa place jusqu’à fin avril pour une cure de jouvence.
Ce chassé croisé concrétise la décision du SMPAT* son propriétaire d’investir 11 M€ pour améliorer « significativement » le confort et l’attractivité des espaces collectifs et des cabines sur cette cette ligne historique.
Planifiés durant la basse saison touristique, ces travaux sont effectués par l’entreprise grecque Ippokampos Marine. Le chantier naval dieppois Manche Industrie Marine (MIM) intervient lui sur des travaux complémentaires (portes incendie des garages, renfort des rampes d’accès…). Les coques des deux navires ont reçu un revêtement de silicone afin de réduire leur consommation énergétique.
Près de 400 000 passagers en 2023
Les opérations transmanche ont offert aux portuaires dieppois le principal motif de satisfaction. Le terminal a traité 844 escales de ferry l’an passé (51 à 54 par mois en basse saison ; 90 à 100 avec trois rotations de mai à septembre) et accueilli 391 379 passagers (+ 5 %) tandis que 151 889 véhicules de tourisme (+ 7,8 %) ont été comptabilisés. Du jamais atteint depuis la création du SMPAT en 2001 après le retrait de Stena.
Mais le segment fret demeure affecté par les conséquences du Brexit. Le flux des camions régresse à 23 699 unités (- 13 %) dont 3 207 remorques non-accompagnées (stable) fournies par le transporteur Eurochannel Logistics basé à Martin-Eglise dans l’agglomération dieppoise.
Le poids du transmanche permet au port cauchois, membre de l’ensemble Ports de Normandie avec Caen et Cherbourg, d’afficher un trafic maritime global dépassant les 1,3 Mt mais il dégringole de 11 %.
Des trafics industriels liés aux grands projets
Le bassin de commerce a accueilli 35 navires l’an dernier (contre 44 en 2022) venus décharger 16 400 t de pales d’éoliennes terrestres (- 39 %) et 16 000 t de graines de colza (+ 11 %) pour l’usine locale du groupe Avril. Dans l’avant-port, 41 bateaux ont déchargé plus de 306 000 t de graves de mer (- 14 %). Le chantier voisin de l’EPR 2 à Penly devrait permettre à ce segment de rebondir.
Le futur parc éolien en mer de Dieppe-Le Tréport devrait par ailleurs offrir un autre gisement de croissance.
Robert Querret
* département de la Seine-Maritime (plus gros contributeur), Communauté d’agglomération Dieppe-Maritime, CCI Rouen Métropole