Plusieurs mandats, parmi les 11 « grands patrons » des ports maritimes nationaux, dont la durée est en principe de cinq ans, renouvelable, arrivent à échéance. La séquence des renouvellements est ouverte depuis quelques semaines.
Un mois après avoir annoncé l’élection de la propriétaire de plusieurs McDonald’s en Charente-Maritime et en Charente Cécile Richiardi pour succéder à Thierry Hautier à la présidence du conseil de surveillance du Grand Port maritime de La Rochelle, Sandrine Gourlet a été confirmée au directoire le 16 mai par décret. Lors de sa réunion en avril, les 18 membres du conseil de surveillance avaient émis un avis favorable à sa nomination par le gouvernement.
Profil des Ponts
Cette ingénieure générale des Ponts, des Eaux et des Forêts – profil plébiscité à la direction générale des grands ports –, succède à Michel Puyrazat, dont la fin de mission aura été marquée par un double pilotage portuaire, de La Rochelle et de Nantes-Saint Nazaire, à la suite du départ d’Olivier Tretout en septembre 2023. Jean-Rémy Villageois, ex-directeur général du grand port maritime de la Martinique, vient à peine de le relayer à la tête du port de la vallée de la Loire.
Titulaire d’un DEA de sciences politiques (IEP Grenoble) et d’un Master d’économie publique, la nouvelle recrue affiche un CV long de 25 ans d'expériences dans le domaine des Transports et de l'Aménagement au service de l’État et des collectivités locales pour lesquelles elle a notamment piloté les procédures de concertation, de débat et d’enquête publics.
« Je suis attachée à la concrétisation [des projets], quelle que soit leur complexité technique ou opérationnelle, en créant les conditions d’un dialogue et d’une négociation avec les acteurs locaux, les élus, et en recherchant leur appropriation par le grand public, fait-elle valoir sur son profil. Ma solide expérience en management d’équipes aux compétences multiples complète une expertise poussée de la gestion et de la communication de crise. »
Responsable de projets d'infrastructures
Dans les premières années de son parcours professionnel, la quinquagénaire s'est fait les armes en occupant divers postes aux ministères de l’Équipement ou de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement, notamment en charge de la tutelle des sociétés d’autoroutes à la direction des routes en 1997, de la communication et de la gestion de crise de 1999 à 2003 avant de piloter le bureau des infrastructures portuaires et fluviales à la direction générale de la Mer et des Transports de 2005 à 2008.
En 2008, elle rejoint le Syndicat desTransports d'Ile-de-France (STIF), l’Autorité organisatrice des transports franciliens, où elle a été responsable des projets ferrés et du projet Arc Express/Grand Paris, avant de prendre la direction adjointe des projets d’investissement de 2011 à 2013.
À cette date, elle rejoint le conseil régional d’Ile-de-France, à la direction générale des Transports, où elle va négocier le contrat de Plan État-Région 2015-2020 (7,3 Md€ pour les Transports) et le bouclage financier des projets en lien avec les départements et les opérateurs de transport (SNCF, RATP, SGP) pour des lignes de métro et de tramway.
Un passage par la mairie de Paris
Trois ans plus tard, en 2016, elle débarque à la mairie de Paris au poste d’adjointe
à la direction de la Voirie et des Départements, déléguée aux territoires.
En charge de la gestion et de l’exploitation du domaine public viaire et
du domaine fluvial, sa direction réunit 1 500 collaborateurs et dispose d’un budget de 700 M€.
Elle y restera jusqu’en 2019 avant d’intégrer la société du Grand Paris en tant que directrice exécutive, chargée des relations extérieures. A la tête d’une équipe de 90 personnes, elle va œuvrer à l’acceptabilitél du Grand Paris Express auprès des élus et des riverains.
Mise en œuvre du projet stratégique 2025-2029
Arrivée au port, c'est le projet stratégique 2025-2029 qui l'attend. « Sandrine Gourlet devra présenter au conseil de surveillance récemment installé le projet stratégique de l’établissement pour la période 2025-2029 dont elle assurera la mise en œuvre », précise le communiqué du port.
« J’aurai à cœur d’être à l’écoute des acteurs économiques et des élus locaux et je m’appuierai sur les équipes du port pour élaborer notre nouveau projet stratégique dans les tous prochains mois », explique, habilement, l’intéressée, qui a une certaine expérience en matière de concertation, qualité précieuses dans ces outils que sont les ports où chaque partie prenante veut pouvoir décider de ses orientations.
Avec un trafic de 8,6 Mt en 2023, dont près de 3 millions de céréales,
Port Atlantique La Rochelle se revendique en tant que premier port français pour l’importation de produits forestiers et de pâte à papier et le second pour l’exportation des céréales.
Adeline Descamps