Le quai réservé aux énergies marines renouvelables du nouveau polder de Brest ne pourra pas entrer en service comme prévu courant 2020 en raison d'une déformation de sa structure qui va devoir être renforcée. Les travaux pourraient durer un an.
Le bruit circulait depuis quelques semaines dans les milieux portuaires de Brest. Il a été confirmé le 26 novembre lors de la visite de Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne, propriétaire du port de Brest. Le nouveau quai de 400 m de long, construit par Vinci et Egis, présente une courbure anormale qui le rend inexploitable en l'état. Des pieux et palplanches métalliques ancrés dans le fond marin constituent la muraille verticale de ce quai, haute 22 m, la souille longeant ce quai soumis aux marées devant offrir une profondeur d'eau d'au moins 12 m. Derrière ce mur de palplanches métalliques, les couches de remblais forment le terre-plein arrière du quai. Un compactage permet à ces remblais de recevoir par la suite des pièces métalliques pesant jusqu'à 1 000 t.
C'est vraisemblablement la poussée exercée par ces terres qui a provoqué une courbure excessive, dont les causes précises restent cependant à déterminer. Plusieurs pistes sont évoquées : des forces de poussée, que les calculs des constructeurs du maître d'œuvre n'avaient pas suffisamment estimées ou une résistance insuffisantes des palplanches. En attendant, une solution va être recherchée, mais d'ores et déjà le retard du chantier est estimé à un an. L'investissement initial de l'ordre de 50 M€ risque en outre de déraper. Les travaux pourraient coûter entre 50 et 70 M€, a évoqué Loïg Chesnais-Girard. La facture des surcoûts sera présentée aux assureurs des divers intervenants.
Un mauvais coup
Un mauvais coup pour le port de Brest alors que la Scheldt River de l'armement belge DEME venait de commencer les travaux de dragage. Dans l'immédiat, ce retard de livraison du quai ne devrait pas avoir d’impacts sur l’installation des sociétés chargées de la construction des éoliennes du parc de Saint-Brieuc, Navantia et Windar. Des alternatives sont à l'étude pour utiliser d'autres quais du port de Brest pour le déchargement des pièces métalliques nécessaires à la construction des jackets.
Durant la période 2017-2022, l'investissement total pour le projet d'aménagement du port de Brest est de 220 M€, financé majoritairement par la région. À l'horizon 2024, le polder aura une superficie totale utilisable de 54 ha.
Gérard Le Brigand