Bordeaux : de l’hydrogène vert pour produire de l’ammoniac

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Un accord a été signé entre le port de Bordeaux et la société GH2 pour implanter d’ici à 2025 une unité de fabrication de 14 000 t d’hydrogène totalement « vert » qui servira à la production de 80 000 t d’ammoniac par an.

Les discussions battaient leur plein depuis plus d’un an pour aboutir en avril à la signature d’un accord officiel entre le Grand Port maritime de Bordeaux et la société GH2, développeur de projets d'hydrogène renouvelable en Europe. Cet accord prévoit ainsi, via une AOP, la création au cœur de la zone industrialo-portuaire et chimique de la presqu’île d’Ambès, d’une unité de production sur un terrain de 50 ha. Objectif : grâce à une énergie hydrogène, fabriquer près de 80 000 t d’ammoniac qui seront commercialisées par GH2 auprès d’industriels locaux ou exportées.

Le site détiendrait sa propre unité de production d’hydrogène avec la particularité d’être totalement « vert ». L’électrolyse à l’origine de la fabrication de l’hydrogène serait générée à partir d’électricité (soit 100 MGW) produite par des panneaux photovoltaïques. Ce procédé permettrait d’éviter annuellement jusqu'à̀ 130 000 t d’émissions de gaz à effet de serre. Pour ce projet, les investissements seraient des plus conséquents. Sur son site, GH2 évoque ainsi une enveloppe de 250 M€. Outre un soutien français dans le cadre du plan Hydrogène de l’État, des aides européennes ont été sollicitées via des appels à projets tels qu’Innovation Fund et Green Deal qui se prononcera en juin.

Une « première pierre » pour le port de Bordeaux

Pour le GPMB qui accompagnera GH2 dans les demandes d’autorisation, la mise en place de partenariats et des réponses conjointes à des appels d’offres, « ce projet est un déclencheur pour décarboner et être dans le port du futur », indique Michel le Van Kiem, chef du département Innovation au port de Bordeaux. 

Au-delà des éventuels flux maritimes d’ammoniac qui pourraient en résulter, cette future implantation se veut une concrétisation de la démarche environnementale enclenchée depuis plusieurs années autour des usages et de la production de l’hydrogène.

« Le projet de GH2, tant par ses capacités de production électrique qu’hydrogène, est totalement innovant. Le port était en recherche de ce type de production à l’échelle industrielle. Selon nos études, il est en effet ressorti que l’hydrogène n’est pas encore assez mature pour des usages de mobilité et comme carburant, pas avant 2035. Les obstacles techniques et financiers restent nombreux, d’où l’importance de privilégier des projets allant vers une production plus massive et à usage industriel », analyse Michel Le Van Kiem.

Le responsable innovation précise par ailleurs que le projet de récupération, pour des usages notamment de mobilité, de l’hydrogène fatal émis par l’industriel Nouryon (3000 t par an) se poursuit.

Marianne Peyri

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