Bolloré Ports a mis en service Tibar Bay

Article réservé aux abonnés

Quatre ans après le lancement officiel des travaux, le terminal à conteneurs du port de Tibar au Timor oriental vient d’entrer en service. Bolloré Ports avait emporté la construction et la gestion de l’infrastructure en 2016 dans le cadre d’un partenariat public-privé. Tibar Bay est, avec Tuticorin en Inde, une des deux rares extensions du réseau du groupe français hors d’Afrique.

Quatre ans après le lancement des travaux, avec un an de glissement par rapport à la livraison initialement prévue, le port de Tibar, au Timor oriental, vient d’entrer en service à 12 km de la capitale Dili, sur la côte nord du pays, annonce Bolloré Ports, qui poursuit sa communication jusqu’à ce que le closing avec MSC pour la cession des activités portuaires du groupe français soit acté. « Ce 30 septembre 2022, Timor Port a officiellement démarré ses activités au port de Tibar Bay avec l’arrivée des navires Selatan Damai de la compagnie singapourienne Mariana Express Lines, filiale de PIL, et le Meratus pematangsiantarde de l’armateur Meratus », indique le communiqué.

Le projet, dont les travaux avaient été confiés à la China Harbour Engineering (filiale de l'entreprise publique China Communications Construction Company, CCCC), revient à vrai dire de bien plus loin. Le gouvernement souhaitait même à l'origine en démarrer l'exploitation en 2016. Les travaux ont été retardés à plusieurs reprises, notamment pour des questions de financement jusqu’à ce qu’un plan soit ficelé sous la forme d’un partenariat public-privé, le premier dans le pays, entre l’État et Bolloré Ports.

Le groupe français a emporté la construction et la gestion du futur terminal en 2016 pour une durée de 30 ans, avec pour objectif  de porter la capacité à 350 000 EVP par an dans un premier temps avant d’atteindre à terme entre 750 000 et 1 MEVP. Le transbordement pourrait constituer une partie de son activité en raison de sa position entre la Chine et l'Australie du Nord. Mais le conteneur ne sera pas la seule activité portuaire. Des installations sont prévues pour traiter le vrac sec, les marchandises diverses et le ro-ro. Connu pour ses investissements en Afrique, Timor est l’une des deux échappées de Bolloré Ports hors du jeune continent, avec Tuticorin en Inde. Le groupe y a installée, de longue date, une agence de SDV Logistique.

Traiter des porte-conteneurs de 7 500 EVP

Conformément aux plans initiaux, le nouveau terminal, sis sur 24 ha, est bordé par un quai de 630 m avec un tirant d’eau de 15 m et équipé notamment de deux portiques de quai STS et de quatre grues de parc RTG. Un investissement estimé à 490 M$ – avec 280 M$ en première tranche, dont 150 M$ pour Bolloré et 130 M$ par l’État timorais – pour que le port puisse accueillir des porte-conteneurs de 7 500 EVP.

Jusqu’à présent, la principale infrastructure du pays était contrainte par un tirant d'eau de 7 m et ne pouvait accueillir que des navires de 500 EVP sur son quai de 300 m. Elle est surtout entravée par des problèmes de congestion conséquents si bien qu’il faut parfois dix jours pour traiter un navire, ce qui obère le coût du transport.

Pour préparer l’après-pétrole, le Timor, qui vit de ses rentes de gaz et de pétrole, avait lancé ce projet en vue de diversifier son économie. Selon la Banque mondiale, le Timor est la deuxième économie la plus tributaire des rentes fossiles au niveau mondial. Disposer d’un « grand port moderne » entre dans cette stratégie de divesification à gros moyens (mobilisation d’un fonds souverain de 15 Md$).

Appétit revigoré pour les projets greenfield

Selon le dernier rapport annuel Global Container Terminal Operators publié cet été par Drewry, la reprise généralisée du transport maritime par conteneurs à la suite de la pandémie a stimulé l’appétit des opérateurs de terminaux mondiaux (GTO) pour les projets greenfield, pourtant à risque plus élevé. D’autant plus que les manutentionnaires disposent de liquidités. Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale ont entraîné une augmentation des frais de de stockage et accru leurs revenus malgré la baisse généralisée des niveaux de productivité.

Le consultant estime que la capacité de la manutention portuaires de conteneurs devrait augmenter à un taux annuel moyen de 2,4 % pour atteindre 1,38 milliard d’EVP d'ici 2026 (864 MEVP ont été manutentionnés en 2021 selon Dynamar). Alors que la majorité (70 %) des plans d'investissement des opérateurs restent axés sur les actifs existants, le nombre de projets ex nihilo ‑ avec CMA Terminals, Hutchison et TIL ‑, devraient ajouter 4 MEVP.

Les dépenses d'investissement des opérateurs de terminaux ont en outre rebondi en 2021, de 31 % par rapport à l'année précédente. « En général, les performances financières favorables des opérateurs de terminaux se sont traduites par des bilans solides. À l'exception de Cosco Ports et d'ICTSI, la dette nette a diminué, entraînant une réduction du ratio d'endettement net de 8,5 %, à 54,7 % », surligne le rapport.

Adeline Descamps

Port

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15