Blocage des raffineries : un impact sur l'approvisionnement en France et sur les prix en Europe limité

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Les blocages de la bioraffinerie de La Mède et des terminaux pétroliers de Marseille-Fos, opérés par Fluxel, ont été levés le 7 avril. L’arrêt de quatre des six raffineries françaises a généré une accumulation de plus de 70 pétroliers bloqués au large des côtes françaises, avec plus de neuf millions de barils de brut et de produits pétroliers stockés.

Les blocages de la bioraffinerie de La Mède, près de Marseille, et des terminaux pétroliers du Grand port maritime de Marseille-Fos, opérés par Fluxel, ont été levés le 7 avril.
Quant aux trois autres raffineries de Total Energies, à Gonfreville (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique) et Feyzin (Rhône), seule la troisième était en service en fin de semaine dernière.

Du côté de la raffinerie de Donges, à l'arrêt depuis plusieurs semaines pour des raisons techniques, la CFDT a néanmoins annoncé vendredi la suspension de son mouvement de grève, qui pourrait permettre le redémarrage des expéditions depuis les dépôts. Toujours selon la CFDT, la suspension du mouvement a également été décidée par la CGT, majoritaire sur ce site.

Si la grève reconductible prend fin à la bioraffinerie de TotalEnergies La Mède, le porte-parole CGT du site, Fabien Cros, n’exclue pas une autre forme d’action, « la motivation des salariés » étant intacte face à « un gouvernement jusqu'au-boutiste et radical ».

Mouvement levé chez Fluxel

Chez Fluxel, qui gère les terminaux pétroliers du Grand port maritime de Marseille-Fos, le mouvement a été levé le 6 avril au soir.

Une « reprise partielle des activités a été votée », effective sous 48 heures, a confirmé à l'AFP Pascal Galéoté, représentant CGT de Fluxel. Mais « on va décider de nouvelles modalités d'action dans les prochaines jours », a-t-il ajouté.

C’est aussi le message des syndicats portuaires et dockers, qui appellent à la mobilisation intersyndicale le jeudi 13 avril mais avant cela ils prévoient des arrêts du travail de quatre heures chaque jour dans les ports depuis le 8 avril jusqu’au 14 avril.

70 pétroliers bloqués au large des côtes françaises

L’arrêt de quatre des six raffineries françaises a généré une accumulation de plus de 70 pétroliers bloqués au large des ports français, tandis que les fermetures de ports ont restreint le flux de brut vers les deux autres.

Plus de neuf millions de barils de brut et de produits pétroliers étaient stockés aux abords des côtes françaises la semaine dernière, selon les données du fournisseur de données sur les matières premières Kpler. Tout navire chargé qui reste stationné pendant plus de sept jours est considéré comme un stockage flottant.

Certains sont à l'arrêt depuis plus de deux semaines, notamment un pétrolier transportant plus d'un million de barils de brut kazakh qui est ancré à l'extérieur du port depuis le 14 mars, selon Kpler.

Chute des importations de brut de la France

Les perturbations portuaires ont fait chuter les importations de brut de la France à un peu moins de 11 millions de barils en mars, contre plus de 28 millions de barils en février et près de 34 millions de barils en janvier.

L'interruption des raffineries a réduit l'approvisionnement en diesel de la France de 200 000 barils par jour, selon les estimations d'Energy Aspects, une société de conseil en énergie. Les six raffineries de l'Hexagone ont une capacité annuelle d'environ 1,16 million de barils par jour.

Impact sur les prix européens modéré

Malgré les perturbations généralisées, l'impact sur l'approvisionnement en diesel de la France et sur les prix en Europe a été modéré. L’Europe est relativement bien approvisionnée en diesel tandis que la demande de diesel à l'échelle européenne est contrainte par les inquiétudes liées à la conjoncture.

Les marges de raffinage du diesel sont passées de plus de 40 $ le baril au début de l'année – alors que les craintes concernant l'interdiction par l'Union européenne des importations de diesel russe étaient plus fortes et que les tempêtes hivernales frappaient les raffineries américaines –, à environ 25 $ le baril à la fin du mois de février, une fois que l'interdiction est entrée en vigueur. Les grèves françaises ont contribué à faire remonter les marges de raffinage à environ 30 $ le baril, selon Oil Price Information Service, fournisseur de données et d'analyses sur l'énergie (Dow Jones).

Par ailleurs, selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip), il ne manquait qu'un produit dans 17 % des stations-service françaises la semaine dernière, ce qui est moins que lors d'une autre vague de grèves en octobre.

Impact limité sur le brut

Les marchés mondiaux du brut ont été faiblement impactés, ayant bénéficié des flux continus de brut russe malgré les sanctions occidentales. Le Nigeria, qui a été l'un des principaux fournisseurs de la France ces derniers mois, peine en revanche à trouver des acheteurs pour son brut délaissé.

Adeline Descamps

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