Dans un entretien publié le 8 septembre 2019 par le quotidien catalan El Punt Avui, la présidente de l’Autorité portuaire de Barcelone (APB), Mercè Conesa, indique que le projet de construction d’un 3e terminal à conteneurs n’est plus d’actualité. En 2018, elle avait indiqué que les études préliminaires avaient été engagées. Priorité à... l'hinterland.
Prudence catalane. Mercè Conesa, la présidente de l’Autorité portuaire de Barcelone (APB) indique dans un entretien à la presse que le 3e terminal à conteneurs attendra encore un peu, la détérioration du contexte international commençant à avoir un impact direct sur les statistiques. Pendant les sept premiers mois de 2019, le trafic de conteneurs du port de Barcelone, hors transbordement et mesuré en boîtes pleines, a reculé de 1,2 % (0,85 MEVP). À cela s’ajoute le fait que la capacité des deux opérateurs, APM Terminals Barcelona et BEST, filiale du groupe Hutchison, n’est pas saturée. « Tous deux ont encore des marges de croissance et d’optimisation » affirme à juste titre la présidente du port catalan. BEST dispose d’une superficie adjacente où il pourrait, si nécessaire, accroître sa capacité de manutention.
Mercè Conesa ajoute que l’APB va concentrer ses investissements en vue d’améliorer la circulation des marchandises entre le port et son hinterland (Aragon, Navarre, centre de l’Espagne et sud de la France). Cela passe d’abord par la réalisation des accès définitifs du port de Barcelone, un projet qui accumule les retards. Les discussions avec le ministère de l’Équipement semblent cependant avoir bien avancé et la signature du protocole devrait intervenir prochainement selon Mercè Conesa. Une fois cette étape franchie, le projet, dont le coût est estimé à 400 M€, pourra être lancé. L’APB est disposée à prendre en charge jusqu’à 50 % de l'investissement
Garantir une bonne connexion avec la France
L’APB souhaite renforcer l’axe Barcelone-Saragosse-Pampelune et se doter de ports secs en Catalogne, qui seront directement connectés avec le port via le chemin de fer. Plusieurs projets sont à l’étude. Mercè Conesa évoque également dans son entretien à El Punt Avui la nécessité de « garantir une bonne connexion avec la France et par conséquent avec le centre de l’Europe » ainsi qu’un possible projet en France sans fournir de précisions.
Ces déclarations interviennent alors que le trafic ferroviaire sur la voie UIC vers la France, via le tunnel du Perthus, est en nette progression : + 47 % en termes de circulation pendant les 7 premiers mois de 2019. C’est la conséquence, notamment, du succès de la nouvelle ligne vers le Luxembourg mise en place par VIIA, filiale de la SNCF, qui souhaite renforcer sa présence en Espagne et se doter d’un terminal propre dans le port de Barcelone dans le cadre d’un partenariat avec le gouvernement régional de Catalogne.
Daniel Solano
