Au cours de la première moitié de l’année, 6,4 MEVP sont passés par le port d’Anvers-Bruges, soit 5,2 % de moins que l’année précédente. Le nombre de boîtes manutentionnés a régressé dans la même proportion.
Le premier trimestre s'était déjà matérialisé par un repli de 5,8 % par rapport à la même période de 2022. La contraction est légèrement moindre au second trimestre, avec une perte de trafic limitée à 4,6 % mais elle s'ajoute à de nombreux trimestres décevants depuis le début de l'épidémie. En cause, le repositionnement et la suppression des escales en raison de la congestion qui a pénalisé les grands hubs.
Vers la reprise ?
Le port d’Anvers, qui n’a donc pas bénéficié massivement d’un report de trafic lié aux grèves dans les ports français, estime que le ralentissement de la baisse en deuxième partie de semestre annonce l’amorce d’une reprise : « les défis opérationnels et la congestion des terminaux conteneurs ont été résolus après deux années difficiles ».
Surtout, Anvers-Bruges se félicite d’avoir augmenté au premier trimestre sa part de marché sur l’axe Le Havre-Hambourg, qui atteint 30,6 %.
Seule exception à la baisse des trafics conteneurisés : les conteneurs frigorifiques voient leur nombre progresser de 10,6 % au premier semestre, ce qui renforce l'établissement portuaire unifié en tant que premier port fruitier européen.
Vracs liquides portés par le diesel
Si les conteneurs totalisent 69,5 Mt, les vracs liquides, avec 45,8 Mt, constituent l’autre tonnage d’importance. Cette filière est en retrait de 3,2 % sur les six premiers mois de l’année, dû à la baisse de 15,4 % des trafics de produits chimiques et à la faiblesse de la demande.
Les volumes de GNL ne diminuent que de 1,4 % par rapport à 2022. Les trafics d’hydrocarbures sont en hausse de 6,2 %, portés par l’augmentation de 57 % des volumes de diesel.
Vrac sec sanctionné par les engrais
Les vracs secs, avec 7,6 Mt, se rétractent de 12,9 %, impactés par la perte de trafic de 19 % de la principale marchandise de cette catégorie, les engrais, et ce malgré leur forte diminution de prix depuis un an.
Les importations de charbon sont également en berne. « Le trafic de charbon, qui avait atteint son maximum en 2022 en raison de la crise énergétique et avait continué à augmenter au premier trimestre, diminue fortement à la suite d'un hiver doux et d'excédents de charbon en Europe », note l’autorité portuaire.
Le roulier post-Brexit toujours en convalescence
Le trafic roulier reste stable à 10,9 Mt au premier semestre 2023, au cours duquel 1,8 million de voitures ont été importées ou exportées, soit 15 % de plus qu’au cours des six premiers mois de l’an dernier. Le ro-ro accuse cependant une baisse de 2,1 % du nombre de remorques routières.
Le trafic avec la Grande-Bretagne continue de perdre des points avec une nouvelle baisse de 4 %, tandis que les échanges avec l’Irlande sont en hausse de 16,7 %.
Étienne Berrier