À partir du 1er janvier prochain, la mainlevée des conteneurs sur les terminaux anversois sera progressivement soumise à une nouvelle procédure qui doit permettre au port de franchir « une nouvelle étape vers la sécurisation numérique ». Elle sera payante et générera sans doute une surcharge.
Dans quelques semaines, un nouveau système doit rendre plus sûr et plus efficace la récupération des conteneurs maritimes déchargés sur les terminaux anversois pour post-acheminement par train, allège ou camion. Le système actuel des codes PIN sera remplacé par le Certified Pick-up (CPu). Les codes PIN présentent encore des failles, du fait du délai entre le moment où ces codes « uniques » sont connus et effectivement saisis au terminal et du fait de leur partage entre différentes parties. « Cela accroît le risque d’abus » constate l’autorité portuaire flamande.
Avec le Certified Pick-up, une plate-forme centrale de données, à laquelle seront connectés tous les acteurs impliqués, traitera les informations relatives à un conteneur donné pour générer une clé numérique cryptée qui libérera le conteneur. Cette clé ne sera créée que quand le transporteur final sera connu, avec un délai réduit entre sa création et la collecte du conteneur.
Les autorités portuaires en attendent une simplication dans les processus administratifs et une amélioration du transit portuaire des boîtes, tout en permettant aux autorités compétentes (douane, police…) d’accéder, dans la limites de leurs compétences légales, aux données échangées et générées et d’identifier les parties impliquées dans la collecte d’un conteneur.
Introduction phasée… et payante
Le CPu sera introduit de façon phasée et concertée avec toutes les parties concernées. Dans un premier temps, les codes PIN demeurent. La clé numérique pourrait elle-même n’être qu’une étape intermédiaire. Anvers dit examiner des processus de sécurité basés sur les empreintes digitales ou les scanners d’iris.
Le recours au CPu sera obligatoire, mais il ne sera pas pour autant gratuit pour les usagers du port. Des redevances (une fixe pour la connexion à la plateforme, une variable par conteneur traité) s’appliqueront dès le 1er janvier. La redevance variable sera « ventilée en trois parties égales entre la compagnie maritime, le terminal et le premier prestataire autorisé dans le processus d’enlèvement ».
L’armement MSC, le plus grand client du port belge, a déjà annoncé « être obligé » de ce fait de lever une « Port Secure Release Fee » d’un montant de 4 € par conteneur maritime à l’import à partir du 1er janvier. Ce montant couvrira tous les frais liés au CPu.
Lutte contre le trafic de drogue
En toile de fond, il y a la lutte contre le trafic de drogue. Le nouveau système doit rendre beaucoup plus difficiles les activités illicites. Les prises de drogue vont croissant à Anvers, ce qui témoigne à la fois de la plus grande efficacité dans la lutte contre cette criminalité…mais aussi de son statut de porte d’entrée européenne de stupéfiants. Ses multiples liaisons avec l’Amérique du Sud et centrale n’y sont pas étrangères.
Jean-Louis Vandevoorde