Abeilles International : Boluda pourrait prendre la relève

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Abeille Liberté et Abeille Bourbon

L'Abeille Liberté (à gauche) et l'Abeille Bourbon, exceptionnellement ensemble à Brest.

Crédit photo ©GLB
En décembre, alors que sa mise en vente était évoquée, le spécialiste français du remorquage et sauvetage en haute-mer était promis à un fonds de pension. Le groupe Econocom, actuel propriétaire des Abeilles International, et Boluda sont entrés en négociation exclusive. Un peu plus de trois ans après la dernière transaction.    

La nouvelle avait fait beaucoup de bruit dans les coursives et sur les quais en septembre 2020 lorsque la vente par le groupe Bourbon de la compagnie Les Abeilles International au groupe Econocom avait été confirmée. Ce fut en effet une surprise de voir le groupe dirigé par Jean-Louis Bouchard, spécialisé dans les services numériques et les télécoms, s'impliquer dans le maritime.

Un peu plus de trois ans après son rachat, les Abeilles International, avec sa flotte de six remorqueurs de haute mer RIAS (Remorqueurs d'Intervention, d'Assistance et de Sauvetage), pourrait passer dans le giron de l'Espagnol Boluda. Les deux parties sont entrées en négociation exclusive.

Numéro trois mondial jusqu’à présent, le groupe espagnol a délogé le leader mondial de son marché, Svitzer, filiale de remorquage portuaire du groupe Maersk, avec l'acquisition du Néerlandais Smit Lamnalco effective. Avec les 111 navires de Smit, Boluda Towage dispose d'une capacité capacité d'intervention dans 148 ports répartis dans 50 pays et d'une flotte de 600 unités.

Dans le cadre de la transaction en cours, six navires sont concernés, dont cinq remorqueurs assurant la sécurité des 3 100 km de côtes françaises 365 j/an pour le compte de l'Action de l'État en Mer. Il s'agit des Abeille Bourbon et Abeille Liberté, basés à Brest et Cherbourg, les Abeille Méditerranée et Abeille Normandie, à Toulon et Cherbourg, du Jason, bâtiment de soutien et d'assistance, positionné à Toulon, et enfin, du plus particulier Abeille Horizon car il le seul qui ne soit pas affrété par la Marine nationale et les préfectures maritimes françaises.

Sous pavillon français (premier registre), entré en service l'an dernier, ce dernier est destiné à être exploité sur le marché spot par des compagnies maritimes, opérateurs de champs d’éoliennes, et le secteur de l’énergie offshore pour du remorquage et travaux sous-marins.

Vieilles connaissances

Les Abeilles et Boluda sont de vieilles connaissances puisque dans le passé, la compagnie française avait cédé son activité de remorquage portuaire à Boluda Corporacion Maritima.

« Les associations saluent le choix effectué par le groupe Econocom. Les fonds de pensions ont été écartés [ la mise en vente évoquée depuis décembre faisait l'objet de spéculations, NDLR] . C'est une nouvelle rassurante à la fois pour les salariés sédentaires et navigants et les usagers des navires que sont les préfectures maritimes », a réagi dans un communiqué l'association Mor-Glaz, estimant que le choix du leader mondial du remorquage traduit « l'attachement » d'Econocom « pour la société qu'il a gérée pendant quelques années ».

Gérard Le Brigand

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