Seuls les vracs liquides ont vu leur tonnage augmenter au cours de l’année 2022 à La Réunion. Avec 1,02 Mt, les flux ont progressé de 9 % l’an dernier par rapport à l’exercice 2021, au cours de laquelle ils avaient bondi de 17 %. En 2022, dans cette catégorie, les hausses les plus notables ont été enregistrées par le kérosène (+ 40 %, 196 000 t), l’essence (+ 21 %, 135 000 t) et les fuels lourds (+ 12 % pour 274 000 t). En revanche, le tonnage de GPL a été stable (22 000 t) et celui de gazole, à la baisse (384 000 t, – 6 %). Tous ces trafics sont en importation.
Les vracs solides avaient aussi profité en 2021 d’une reprise, quoique plus modeste, reflétant le regain d’activité de la construction. Les situations sont plus contrastées en 2022, avec des tonnages en baisse de 15 % pour les importations de clinker (172 000 t) mais en hausse de 41 % pour celles de ciment (116 000 t). Les entrées de charbon (336 000 t) et de céréales (218 000 t) sont en repli de 37 % et de 20 % respectivement. Les flux de sucre, seule activité à l’export pour cette catégorie des vracs, n’échappent pas au retrait général (– 8 %, 79 000 t).
L’activité est aussi en baisse en 2022 pour le roulier (32 792 véhicules, – 22 %) de même que pour les conteneurs (371 847 EVP, – 5 %). Le trafic conteneurisé, qui constitue 62 % du tonnage manutentionné, avait atteint un record historique à plus de 392 000 EVP en 2021. Si les boîtes pleines ont limité le repli (161 538 EVP, – 1 %), le transbordement (pleins et vides confondus), est en chute de 14 % avec 88 603 EVP.
Ces sous-performances contrarient les ambitions de la place portuaire de devenir un hub régional pour les conteneurs, La Réunion peinant à retrouver le niveau de transbordement atteint en 2019. La direction portuaire le justifie par une « situation exceptionnelle » localement, avec « la saturation des terre-pleins et le linéaire de quai impacté par la déconstruction des deux anciens portiques », n’en laissant que quatre opérationnels.
Alors qu’à la fin de l’été 2022, la chute du trafic de transbordement atteignait 25 %, la situation s’est en effet redressée en fin d’année, concomitamment à la mise en service en septembre des nouveaux portiques P8 et P9. Le port de la Pointe des Galets envisage désormais de moderniser le portique P4. L’acquisition d’une grue de dragage et d’un dock flottant pour un montant de 18 M€ ont été également été budgétés.