Maersk: un résultat net de 24 Md$ en neuf mois

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La guerre en Ukraine, la crise énergétique en Europe, la baisse de la consommation partout, l’inflation galopante généralisée, la récession mondiale imminente… n’ont pas eu de prise sur les résultats financiers d’A.P. Møller – Maersk jusqu’au troisième trimestre.

Søren Skou a rendu les clés du groupe en décembre 2022 avec les caisses pleines. Fin d’une époque chez Maersk. Après près de sept ans à la tête du groupe A.P. Møller – Maersk, onze ans en tant que PDG de Maersk Tankers, quatre ans au pilotage de Maersk Line et quatre décennies dans l’entreprise où il a commencé en tant que stagiaire en 1983, le patron du numéro deux de la ligne régulière passe la barre à Vincent Clerc, qui pilote depuis 2019 les activités de transport maritime (division Ocean). Sous la présidence de Søren Skou, l’armateur danois de porte-conteneurs aura été le leader mondial de la ligne régulière avant de céder sa place à MSC en début d’année 2022. Mais avant tout, Søren Skou est l’artisan de la transformation d’un groupe aux actifs diversifiés vers un pôle recentré sur le transport maritime et la logistique en vue de créer un « géant de la logistique maritime intégrée ».

Passage relais en filiation? L’avenir n’est jamais certain. Toujours est-il que Vincent Clerc récupère un groupe qui a enregistré, entre juillet et septembre, le 16e exercice trimestriel de croissance de ses bénéfices.

Entre janvier et septembre, le chiffre d’affaires a augmenté de 20,4 Md$ pour atteindre 63,7 Md$ avec des hausses substantielles de 17,4 Md$ pour le transport maritime, de 3,7 Md$ pour la logistique et de 461 M$ pour les terminaux. Le résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissement (Ebitda) et le bénéfice opérationnel ont doublé en un an, passés respectivement de 16,04 à 30,27 Md$ (Ebit) et de 13,04 à 25,73 Md$.

Néanmoins, le groupe de transport et de logistique a décaissé 23,3 Md$ pour naviguer, en lien avec la flambée des carburants. Le coût de soute (bunker) est passé de 1,4 à 2,4 Md$ sur un an, en raison d’un prix moyen du fuel à 895 $/tonne.

Le revenu moyen par EVP est passé de 3 088 à 4 862 $ en un an (septembre 2021 à septembre 2022), avec des volumes en baisse, de 9,82 à 9,11 MEVP.

Fin de la parenthèse

Quoi qu’il en soit, les bénéfices hors du cadre commun butent désormais sur les taux de fret en chute libre quand bien même les transporteurs continuent d’évoquer une « normalisation ».

« Avec la guerre en Ukraine, la crise énergétique en Europe, une inflation élevée et une récession mondiale, les nuages sombres sont nombreux à l’horizon. Cela pèse sur le pouvoir d’achat des consommateurs ce qui, à son tour, a un impact sur la demande mondiale de transport et de logistique », reconnaissait le dirigeant, à l’occasion de sa dernière présentation financière. Selon les analystes, les bénéfices du groupe danois, certes très haut perchés, pourraient chuter de 70 % en 2023.

Si Maersk a réduit son exposition au spot ces dernières années en plaçant près des trois-quarts de son offre sous contrats, cela ne le met pas à l’abri des renégociations, les taux spot étant désormais plus avantageux pour le client. Des mouvements de balancier auxquels l’ex-leader mondial a pallié en accélérant la diversification logistique. « Pour la première fois, le chiffre d’affaires de la logistique a dépassé 4 Md$ en un trimestre », se félicite le dirigeant.

Dans sa feuille de route 2025, établie en 2021, le groupe danois vise une croissance organique annuelle de 10 % de son activité logistique et prévoit de tirer 50 % de ses bénéfices avec ses 200 plus gros clients. À ce jour, il a déjà dépassé ces objectifs puisque la croissance interne a augmenté de 33 % et ses grands comptes contribuent à 66 % de ses bénéfices. Seule la marge d’Ebit (6 %) est encore inférieure aux attentes.

Si les vents ont tourné, Maersk maintient ses prévisions pour l’année et s’attend à un Ebitda d’environ 37 Md$, un Ebit de l’ordre de 31 Md$ et un flux de trésorerie disponible supérieur à 24 Md$. Toutefois, il a abaissé ses perspectives quant à la demande mondiale de conteneurs, anticipant un ralentissement compris entre – 2 et – 4 %.

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