L’envoi à la casse est le moyen le plus simple pour restreindre l’offre et atténuer les risques de surcapacité. Le recyclage aura en 2023 un allié de taille: les réglementations EEXI et CII vont pousser à la retraite les doyens de la flotte mondiale. Le potentiel de démolition pour la flotte de porte-conteneurs n’est pas évident à estimer compte tenu de l’âge moyen d’un peu moins de 14 ans.
La flotte mondiale de porte-conteneurs compte 5 627 navires de 25,5 MEVP. Le plus gros bataillon se situe dans la tranche d’âge 14-16 ans (1 239 navires pour 4,2 MEVP). Seuls 77 navires sont âgés de 30 ans et plus (121 671 EVP), 347 de 25 à 29 ans (533 478 EVP) et 678 de 20 à 24 ans (1,85 MEVP). Il n’y a donc au total que 655 149 EVP à mettre au rebut correspondant aux navires de 25 ans et plus.
Mais l’affaire se corse car il y a un nombre significatif d’unités qui ne seront pas condamnées faute d’alternatives de renouvellement. C’est particulièrement vrai pour les petits navires qui opèrent sur des services régionaux.
Selon Alphaliner, il est probable qu’un tonnage plus jeune, de 15 à 20 ans, en particulier chez les navires mal conçus et dont la consommation n’est pas rentable, soit envoyé à la casse. Inversement, il est certain que les 12 000 à 24 000 EVP, dont l’âge moyen est de seulement 7 ans pour les unités de 12 000 à 17 999 EVP et de 4,3 ans pour les 18 000-24 000 EVP, ne soient pas éligibles à la retraite.