Le champ éolien offshore de Nantes-Saint-Nazaire est entré dans une phase active avec le coup d’envoi, le 1er avril, de la campagne d’installation qui devrait s’achever à la fin de l’été. À 12 km des côtes, sur une emprise maritime de 78 km2, 80 éoliennes de 6 MW chacune seront érigées pour une hauteur totale de 183 m avec les pieux.
Les silos d’aciers étant désormais posés sur les fonds rocheux, Scales intervient dans le pilotage et la logistique des composants: nacelles, pales et tours de 70 m. « Nous gérons les escales des navires qui livrent les pièces puis le transfert des composants, le stockage et le montage des tours dans le cadre d’un groupement momentané d’entreprises avec Sogebras. Nous assurons également le chargement des pièces, une fois montées, sur les navires d’installation », détaille Alexandre Ferrus, directeur général d’Octra, groupe de transit acquis par Scales en 2000. Une seule éolienne comprend au total sept composants, soit 560 pour l’ensemble du parc, avec des colis hors gabarit tant par leurs dimensions que par leur masse. Une simple pale pèse 36 t et certains éléments pouvant aller jusqu’à 400 t. « Nous avons renforcé les équipes sur le chantier d’une quarantaine de personnes et avec les équipes de Sogebras, nous mobilisons jusqu’à 80 personnes », poursuit le dirigeant, qui a recours à un imposant dispositif en matériel, avec des lignes SPMT (remorques autopropulsées) et une grue de 600 t. « Sans oublier un management extrêmement pointu », détaille le dirigeant.
Double expérience
Le groupe est resté actif l’an dernier sur le segment nucléaire en assurant, en septembre 2021, la livraison de quatre générateurs de vapeur de 500 t chacun à la centrale nucléaire de Flamanville. Une organisation qui a nécessité deux années de préparation en amont. Les pièces ont été prises en charge dès la sortie de l’usine pour gagner Fos via le Rhône avant d’être transférées en ro-ro sur un ponton et de prendre la mer jusqu’au port normand de Cherbourg. « Nous avons conjugué la commission et l’ingénierie de transport sur cette mission », souligne Alexandre Ferrus, qui y voit la concrétisation de la double expertise Octra/Scales.
« Octra était un client régulier, positionné sur le segment du colis lourd. Nous nous sommes rapprochés afin de développer des activités communes. Scales s’est concentré sur la manutention et a professionnalisé ses compétences en ingénierie grâce à l’expérience d’Octra dans le secteur maritime. » Si la commission de transport a pu maintenir des courants d’affaires, y compris lors des périodes de confinement, certaines filières ont fortement ralenti, notamment dans le génie civil avec le coup de frein des tunneliers du chantier du Grand Paris.
Investissements dans le nucléaire
Scales et Octra ont prévu d’investir cette année dans l’acquisition de matériels de transport et de manutention dans le cadre de nouvelles missions dans le nucléaire en Afrique du Sud. Les équipes « commission de transport » et « manutention » devraient s’étoffer d’une dizaine de personnes en cours d’année, tout comme le bureau d’études.
Confronté à l’explosion des prix du fret maritime et aux ruptures d’approvisionnement de certaines pièces, Alexandre Ferrus estime que la profession doit proposer des prix en phase avec le marché. « Avant la crise, il fallait six mois pour recevoir une remorque, désormais nous devons patienter un an et demi », déplore-t-il.
Scales, basée à Saint-Ouen-l’Aumône sur un site de 45 000 m2, y concentre ses équipements et notamment un parc de près de 200 lignes modulaires, des grues de 25, 35 et 40 t et une grue de 1 000 t.