Le port de Brest revendique depuis plusieurs années son engagement dans la voie des nouvelles énergies. Et pour s’en donner les moyens, avec la région Bretagne, d’importants travaux pour un investissement de 240 M€ ont été réalisés et devraient être finalisés en juin. C’est ainsi que les 120 t de l’hydrolienne – équipée d’un nouveau système d’étanchéité –, de la société Sabella, ont pu être chargées début avril à bord du Normand Superior, arrivé de Norvège pour l’installer près de l’île d’Ouessant. Quasi simultanément, le cargo BBC Belem a procédé au chargement de 1 243 t d’éléments métalliques destinés au montage des futures éoliennes offshore du projet d’Ailes Marines dans la baie de Saint-Brieuc. Une opération désormais bien rodée puisqu’il s’agissait de la douzième du genre. Cinq autres sont prévues d’ici la fin du mois de juin. Ces éléments sont constitués de tubes métalliques assemblés et soudés dans l’atelier de Navantia Windar implanté sur la zone aménagée au sein du nouveau polder. Les tubes métalliques, de diamètre variable, jusqu’à 2,60 m, ont été importés depuis Kusan en Corée du Sud au travers de neuf voyages, représentant au final 40 000 t. Ces entretoisements sont destinés à renforcer les jackets constitués de 3 jambes, d’une longueur maximum de 50 m. Elles formeront la base immergée des éoliennes en mer qui culmineront à une hauteur de 207 m au plus bas niveau des marées, pour un poids de 1 150 t.
Positionnement minutieux
Au total, 62 jackets sont nécessaires à la réalisation totale du projet, les entretoisements et jambes pour 34 d’entre eux sont construits à Brest, de même que les pointes des 186 jambes. Pour sa part, l’entreprise Fene en Espagne sera impliquée dans la construction de 28 jambes. Le soudage des éléments, soumis en mer à de très sévères conditions, ne pourra souffrir d’aucun défaut. Autre contrainte, le positionnement minutieux de ces pièces de plusieurs tonnes. La structure métallique du quai EMR ayant été déformée lors des travaux, le chargement doit s’effectuer sur un quai de la réparation navale, allongeant le parcours des engins mille-pattes de la société Mammoet. La finalisation du montage doit s’effectuer en Espagne au moyen de navettes qui depuis Brest, rallieront le port du Ferrol proche du site d’assemblage. Navantia, qui dispose d’un bail jusqu’en 2026, pourrait se lancer dans d’autres projets. Les éoliennes flottantes tiendraient la corde.